LE CAIRE, 18 octobre (Reuters) - Les trois pays qui se partagent l'essentiel des eaux du Nil sont convenus de lancer une étude pour déterminer les conséquences de la construction d'un barrage géant en Ethiopie sur l'approvisionnement du Soudan et de l'Egypte, ont annoncé vendredi les ministres de l'Eau des trois pays à l'issue de discussions au Caire.

Les travaux du barrage Renaissance, destiné à devenir le plus grand d'Afrique et à fournir de l'électricité à bas prix jusqu'en Afrique du Sud et au Maroc, vont pendant ce temps se poursuivre.

Selon les ministres, les candidatures de sept sociétés de conseil ont été retenues pour mener les études hydrologiques et socio-environnementales.

Le barrage construit par la société italienne Salini Impregilo SpA doit produire 6.000 mégawatts d'électricité.

Il inquiète particulièrement l'Egypte, qui dépend totalement du Nil pour son approvisionnement en eau potable mais aussi pour l'irrigation et l'industrie, et qui bénéficie jusqu'à présent d'un quota extrêmement avantageux aux termes d'un accord de partage datant de la période coloniale, contesté par les autres pays riverains.

Dans les années 1970, l'Egypte avait été jusqu'à brandir la menace d'une guerre avec l'Ethiopie si celle-ci ne renonçait pas à un autre projet de barrage. Addis Abeba avait cédé.

Cette fois, les autorités éthiopiennes se disent déterminées à mener le projet à son terme et assurent que le barrage, qui créera une retenue de 74 milliards de mètres cubes, a été conçu "de manière à ne pas affecter de manière significative les pays en aval".

Les discussions entre les trois pays reprendront en novembre à Khartoum, la capitale du Soudan, où sera choisie la société de conseil chargée de mener l'étude socio-environnementale.

(Shadi Bushra; Tangi Salaün pour le service français) )