(Actualisé avec précision du parquet, § 4)

SEOUL, 13 janvier (Reuters) - Le numéro un du conglomérat sud-coréen Samsung, Jay Y. Lee, a quitté vendredi le bureau du procureur spécial chargé de l'enquête sur l'affaire de trafic d'influence autour de la présidente Park Geun-hye après y avoir été interrogé pendant 22 heures.

Jay Y. Lee a quitté le bureau sans répondre aux questions des journalistes.

Les enquêteurs cherchent à vérifier si des versements de l'ordre de 30 milliards de wons (24 millions d'euros) effectués par Samsung au bénéfice de deux fondations créées par Choi Soon-sil, amie et confidente de la présidente Park, sont liés à un arbitrage rendu en 2015 par le principal fonds de pension sud-coréen, supervisé par le gouvernement, en faveur de la fusion controversée de deux filiales du groupe.

Le bureau du procureur spécial se prononcera sous deux jours, d'ici dimanche donc, sur l'opportunité de délivrer ou non un mandat d'arrêt à l'encontre du dirigeant, a précisé son porte-parole Lee Kyu-chul.

Jay Y. Lee a démenti une partie des faits qui lui sont reprochés mais en a admis d'autres, a ajouté le porte-parole sans autre précision.

A la Bourse de Séoul, Samsung Electronics a perdu 3,45% en clôture vendredi.

Le bureau du procureur spécial a également interrogé vendredi Park Sang-jin, un cadre de Samsung Electronics, qui a signé en 2015 un contrat de sponsoring en faveur d'une équipe équestre dont la principale bénéficiaire était la fille de Choi.

Celle-ci, Chung Yoo-ra, 20 ans, a été arrêtée au Danemark le 1er janvier. La jeune femme, qui a gagné une médaille d'or en dressage aux Jeux asiatiques de 2014, dément toute malversation.

L'affaire Park a conduit le Parlement à voter à une écrasante majorité début décembre en faveur d'une destitution de la présidente Park, qui a été en conséquence suspendue de ses fonctions. Le dernier mot reviendra à la Cour suprême, qui a jusqu'à début juin pour confirmer ou invalider sa destitution.

Park pourrait devenir la première dirigeante démocratiquement élue de Corée du Sud à être contrainte de quitter ses fonctions avant le terme de son mandat.

Vice-président de Samsung Electronics, Jay Y. Lee, 48 ans, dirige dans les faits le conglomérat depuis que son père, Lee Kun-hee, fondateur du groupe, a été éloigné de la vie active à la suite d'une crise cardiaque en mai 2014.

Son éventuelle arrestation ne devrait pas trop affecter les différentes composantes de Samsung, à commencer par Samsung Electronics, mais pourrait ralentir les investissements et les acquisitions du conglomérat, estiment des analystes et des actionnaires. (Se Young Lee et Ju-min Park; Patrick Vignal et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Henri-Pierre André)