Les investisseurs réservent un bon accueil aux résultats trimestriels de Sanofi, qui affiche l’une des plus fortes hausses du CAC 40 avec un gain de 0,72% à 70,40 euros. Le groupe pharmaceutique a enregistré au quatrième trimestre un résultat net de 1,709 milliard d’euros, en repli de 6,5% (-13,5% à taux de change constants), soit 1,31 euro par action, en baisse de 5,8% (-12,9% à taux de change constant). Le consensus Inquiry Financial anticipait respectivement 1,688 milliard d'euros et 1,29 euro par action.

Le résultat opérationnel des activités a, lui, atteint 2,201 milliards d'euros, en repli de 9,9 %. Le marché anticipait 2,317 milliards.

Le chiffre d'affaires est ressorti à 9,278 milliards d'euros, soit une progression de 2,3 % (en recul de 1,6 % à taux de change constants).

Le conseil d'administration a proposé un dividende de 2,93 euros, soit la 22ème année consécutive de hausse du dividende.

Cette année, Sanofi escompte que le bénéfice par action des activités soit globalement stable à taux de change constants. Il est ressorti à 5,64 euros en 2015, en hausse de 8,5%. Il est stable à taux de change constants.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Quatrième groupe pharmaceutique mondial et premier en Europe, leader mondial dans les vaccins (11 % des ventes), derrière la pharmacie (83 %) mais devant la santé animale (6 %) ;
- Facteurs de croissance structurelle : vieillissement de la population, accès plus large aux services de santé dans le monde et amélioration de l’assurance-maladie aux Etats-Unis, avec une croissance de l’industrie pharmaceutique supérieure à celle du PIB mondial ;
- Stratégie axée sur la réduction de la dépendance à quelques molécules phares (pour contrecarrer les tombées de brevets et la montée en puissance des génériques) et sur le développement, par croissance externe ciblée, des segments en plus forte croissance et moins risqués : médicaments sans prescription, vaccins, biotechnologie et génériques ;
- 34 % du CA dans les pays émergents, zones en forte croissance de l’industrie pharmaceutique, devant les Etats-Unis (34 %) et l'Europe de l’Ouest (23 %) ;
- Organisation industrielle centrée sur les « plateformes de croissance » : diabète, vaccins, santé grand public, Genzyme (maladies rares), santé animale, autres produits innovants et marchés émergents ;
- Bonne visibilité des moteurs de croissance : après l’anti-diabétique Lantus (21 % des ventes), les anti-sclérose en plaques Lemtrada et Aubagio, lancement de 6 médicaments en 2015 puis 2 médicaments par an de 2016 à 2018, qui devront générer un chiffre d'affaires cumulé potentiel de plus de 30 milliards d'euros d'ici à 2026 ;
- Montée en puissance des partenariats avec les biotech américaines Regeneron et Alnylam, les biotechnologies pesant déjà 10 % du chiffre d’affaires ;
- 8 Mds€ de liquidités, d’où des programmes de rachats d’actions généreux pour l’actionnaire, dans l’attente d’une acquisition.

Les points faibles de la valeur
- Forte concurrence des génériques sur certains des produits phares et perte de brevets ;
- Environnement sectoriel difficile : pression des autorités de santé pour réduire les coûts et barrières réglementaires plus importantes ;
- Aux Etats-Unis, concessions sur les prix de Lantus remboursé par les assureurs, d’où un nouveau recul des ventes attendu en 2015 ;
- Performances décevantes de la branche génériques ;
- Révision en baisse des perspectives de ventes de la branche anti-diabète ;
- Incertitudes sur la direction après le départ du directeur général Chris Viehbacher, remplacé temporairement par Serge Weinberg depuis octobre 2O14.

Comment suivre la valeur
- Indicateurs à suivre : chiffre d’affaires généré par chaque médicament, durée de vie des brevets, résultats des études cliniques, évolutions réglementaires et décisions des autorités sanitaires ;
- Sensibilité aux déclarations des concurrents tels Novartis, Roche ou AstraZeneca ;
- Poursuite du plan 2012-2015 d'une croissance annuelle de 5 % au moins en moyenne, de plus de 5 % du bénéfice par action et de 2 Mds€ de réduction des coûts ;
- Lancement en 2015 du Cerdelga contre la maladie de Gaucher, attente de l’autorisation américaine au Lyxumia, et avancées cliniques de anti-cholestérol alirocumab (développé par Regeneron, biotech détenue à 20 %), vaccin anti-dengue et d’Afrezza (concepteur d’insuline à inhaler) ;
- Objectif 2015, révisé en baisse, d’un d’une stabilité voire légère hausse du résultat net par action ;
- Capital éclaté, dans lequel l’Oréal veut conserver sa position (8,91 % des actions, 16,13 % des droits de vote).

Pharmacie - Santé
La consolidation du secteur pharmaceutique se poursuit avec la fusion à 160 milliards de dollars entre l'américain Pfizer et le fabricant du traitement anti-rides Botox, Allergan. Cette opération donnera naissance au plus grand groupe pharmaceutique mondial. Elle présente deux avantages : premièrement le siège d'Allergan est en Irlande, où l'impôt sur les bénéfices est presque trois fois moins élevé qu'aux Etats-Unis. De plus, cette opération s'inscrit dans un contexte où les groupes pharmaceutiques ont besoin de renouveler leurs portefeuilles. Pfizer envisage de se diviser en deux entités distinctes, avec d'un côté les médicaments génériques et de l'autre les blockbusters, ces médicaments sous brevets capables de générer plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires.