Les premiers résultats de deux études de phase III révèlent que, comparé au Lantus, cette nouvelle insuline permet un contrôle équivalent de la glycémie (taux de sucre dans le sang) avec 21% de moins d'épisodes d'hypoglycémie nocturne.

Baptisées Edition I et Edition II, ces deux études ont duré six mois. Leurs résultats complets, qui pourraient être disponibles d'ici à la fin de l'année selon des analystes, permettraient un lancement du traitement en 2014.

"Avec la nouvelle insuline U300, nous tâchons d'augmenter la valeur clinique de l'insuline basique, tout en construisant sur la richesse des preuves de Lantus, l'insuline la plus prescrite du monde", affirme Pierre Chancel, le président de la division diabète de Sanofi.

Aujourd'hui, Sanofi est le numéro deux mondial du diabète derrière Novo Nordisk, mais le Lantus, son insuline de synthèse, réalise le meilleur chiffre d'affaire mondial sur un marché pesant 40 milliards de dollars par an.

L'an dernier, les ventes du Lantus ont progressé de près de 20% à environ cinq milliards d'euros.

UN PROBABLE BLOCKBUSTER

Dans une interview téléphonique accordée à Reuters, Pierre Chancel a indiqué que Sanofi envisageait d'orienter les diabétiques traités avec Lantus vers l'U300.

Il a ajouté que le prix de l'U300 devrait être comparable à celui du Lantus, voire légèrement supérieur, selon les pays.

"Le prix de l'U300 ne devrait pas être une barrière au moment du lancement", a-t-il affirmé.

Prié de dire si l'U300 pourrait devenir un blockbuster, il a répondu : "probablement oui."

Pierre Chancel n'a en revanche donné aucune indication ni sur la date de lancement de l'U300 ni sur son chiffre d'affaires potentiel, attendu à 974 millions de dollars par les analystes.

Ainsi, Sanofi est bien positionné pour tirer parti du revers du danois Novo Nordisk dont la commercialisation du Tresiba, une insuline de nouvelle génération, est repoussée de plusieurs années à la suite de demandes des autorités sanitaires américaines.

Le groupe français se trouve en capacité de mieux résister aux pressions d'Eli Lilly, Pfizer, Merck, AstraZeneca et Bristol-Myers Squibb qui préparent eux aussi de nouveaux traitements contre le diabète.

L'action Sanofi a clôturé vendredi à 77,41 euros. Elle progresse de 8,43% depuis le début de l'année, en ligne avec l'indice sectoriel (+8,9%) alors que l'indice CAC 40 n'a pris que 0,5%.

Le laboratoire est la première capitalisation boursière française, à 103 milliards d'euros.

Edité par Dominique Rodriguez

par Noëlle Mennella et Elena Berton