Sanofi abandonne 0,63% à 74,56 euros, les investisseurs ne réagissent guère à la présentation de sa stratégie de R&D et de son portefeuille innovant. Le laboratoire pharmaceutique français prévoit de soumettre aux autorités sanitaires neuf traitements au cours des 18 prochains mois. Le groupe prévoit également de lancer au moins 10 études de phase 3, la dernière phase avant une demande de mise sur le marché, au cours des 12 prochains mois.

Ces études évalueront de nouveaux traitements dans le diabète, l'obésité ou encore la sclérose en plaques.

L'enjeu est d'importance pour Sanofi, qui traverse une période difficile. La semaine dernière, le groupe avait annoncé que Dengvaxia, premier vaccin contre la dengue autorisé au monde, pourrait aggraver la maladie dans certains cas. Cette révélation a conduit Les Philippines à suspendre une vaste campagne de vaccination et les analystes à abaisser significativement leurs attentes sur un vaccin considéré jusque là comme un futur "blockbuster".

La semaine dernière également, Sanofi a mis fin au développement clinique du vaccin expérimental destiné à traiter l'infection à Clostridium difficile en raison de sa faible probabilité de succès.

Dans le diabète, l'une de ses spécialités, le groupe voit ses ventes reculer depuis 2015 et la perte du brevet de son médicament vedette, le Lantus, aux Etats-Unis.

Dans un communiqué, le directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt, dit n'avoir aucun doute sur la qualité de son portefeuille de produits en développement et sur la capacité de ce dernier à soutenir la croissance du groupe à long terme.

La réaction du marché aujourd'hui montre que les investisseurs ne partagent pas cet optimisme. Plusieurs analystes regrettent régulièrement la passivité de Sanofi sur le front des fusions-acquisitions. Selon eux, le groupe aurait intérêt à se lancer dans des opérations de croissance externe pour renforcer un portefeuille de médicaments jugé insuffisamment garni.