Paris (awp/afp) - Le laboratoire français Sanofi a mis jeudi la pression sur les administrateurs de la société de biotechnologies américaine Medivation en menaçant de les faire révoquer s'ils persistent à rejeter son offre de rachat, qu'il n'exclut pas d'améliorer en cas de "dialogue constructif".

"Si vous n'êtes pas disposés à discuter avec nous, nous n'avons d'autre choix que de nous tourner directement vers vos actionnaires", prévient le directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt, dans un courrier au conseil d'administration de Medivation rendu public par le groupe français.

"Vos actionnaires ont la possibilité d'agir à tout moment pour révoquer et remplacer les administrateurs. Si le conseil d'administration actuel refuse de nous parler, alors nous avons l'intention d'initier une procédure pour révoquer et remplacer ses membres", a ajouté M. Brandicourt.

La loi de l'Etat américain du Delaware, où est immatriculé Medivation, permet aux actionnaires d'agir à tout moment par consentement écrit pour remplacer tout ou partie du conseil d'administration en dehors d'une assemblée générale et sans motif.

Maniant la carotte et le bâton, le patron de Sanofi laisse parallèlement espérer aux administrateurs de Medivation la possibilité d'un relèvement de son offre, s'ils changeaient d'attitude.

"Nous estimons avoir proposé un prix juste et équitable et une prise très attractive" mais, "si vous vous engagez dans un dialogue constructif avec nous et que vous apportez la démonstration d'éléments de valeur additionnels, nous pourrions être en position de revoir notre offre", écrit-il ainsi.

Le laboratoire français avait annoncé le 28 avril vouloir acquérir son concurrent américain Medivation, spécialisé dans les traitements contre le cancer, à un prix valorisant l'entreprise autour de 9,3 milliards de dollars (8,2 milliards d'euros).

La direction de la société américaine avait décidé de repousser l'offre, estimant que la proposition sous-évaluait le groupe et n'était pas dans l'intérêt des actionnaires.

Sanofi avait répondu dans la foulée qu'il était "déterminé à poursuivre ce rapprochement et à engager le dialogue directement avec les actionnaires de Medivation".

afp/rp