SAP (-3,34% à 56,48 euros) enregistre l'une des plus fortes baisses de l'indice DAX après avoir dévoilé des résultats décevants au premier trimestre et averti que l'évolution des changes pèserait sur sa performance sur le reste de l'année. Entre janvier et mars, le spécialiste des logiciels de gestion a enregistré une hausse de 2% (+7% à taux de change constant) de son résultat opérationnel non-IFRS, c'est-à-dire hors éléments exceptionnels, à 919 millions d'euros. Il est ressorti nettement en dessous du consensus Reuters de 961 millions d'euros.

Le taux de marge opérationnelle est lui resté stable à 24,8%. Société Générale attribue cette déception aux investissements nécessaires pour que SAP développe son offre dans le cloud (informatique à distance et à la demande). Il vise entre 3 et 3,5 milliards d'euros de ventes dans ce domaine en 2017 contre 787 millions d'euros en 2013. Le groupe doit notamment investir dans des datacenters, qui permettent de fournir ces services.

Toujours sur une base non-IFRS, le chiffre d'affaires a, lui, a progressé de 2% (+6% à taux de change constant) à 3,7 milliards d'euros, décevant là encore le marché qui visait 3,78 milliards d'euros.

Dans le détail, le chiffre d'affaires des logiciels et services afférents, dont la très rentable maintenance, a de son côté augmenté de 4% à 3,058 milliards d'euros. La hausse a atteint 9% à taux de change constants.

Les ventes de licences logiciels, très surveillées car considérées comme un indicateur des futurs revenus de support et maintenance, ont, eux, baissé 5% à 623 millions d'euros en données publiées et progressé de 1% à taux de change constats. Société Générale se dit déçu par le niveau des ventes.

Quant aux ventes de ses activités Cloud, elles ont augmenté de 32% à 221 millions d'euros.

S'agissant de ses perspectives, le groupe technologique allemand a confirmé ses objectifs 2014. Cette année, SAP table sur un résultat opérationnel ajusté compris entre 5,8 et 6 milliards d'euros et sur un chiffre d'affaires des logiciels et services afférents en hausse de 6% à 8%. Dans le cloud, il vise des ventes comprises entre 950 millions et 1 milliard d'euros, soit une croissance de 32% dans le scénario le plus optimiste.

Ces prévisions s'entendent cependant à taux de change constants. Or le concurrent d'Oracle a averti que si les taux changes restaient à leur niveau de mars pour le reste de l'année, ils obéreraient sa performance. Les changes auraient ainsi un impact négatif de 6 points sur les revenus des logiciels et services afférents et de 8 points sur la croissance du résultat opérationnel ajusté au deuxième trimestre. L'impact négatif serait respectivement de 4 points et 5 points sur l'ensemble de 2014.

(C.J)