Le numéro un européen du secteur a réalisé sur les trois premiers mois de l'année un bénéfice d'exploitation hors exceptionnels de 1,06 milliard d'euros, conforme à la moyenne des estimations d'analystes recueillies par Reuters.

Son chiffre d'affaires a progressé de 22% sur la période à 4,5 milliards d'euros, grâce aux effets de change, à la bonne tenue du marché en Europe et à l'acquisition de Concur, un spécialiste américain des logiciels de gestion des dépenses racheté pour 7,3 milliards de dollars.

Les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 4,25 milliards seulement.

A la Bourse de Francfort, l'action SAP gagne 2,36% en début de séance à 69 euros, la meilleure performance de l'indice Dax, qui prend 1,41%.

"Le chiffre d'affaires est vraiment solide mais le résultat décevant", résume un trader à Francfort.

Les résultats de SAP tranchent ainsi avec ceux de l'américain IBM, qui a fait état lundi d'une baisse de 12% de son chiffre d'affaires sur janvier-mars, son douzième trimestre consécutif de recul de ses ventes, conséquence d'une stratégie privilégiant les cessions d'activités déficitaires pour privilégier les plus rentables.

Hors effets de change, le bénéfice d'exploitation de SAP accuse un recul de 2% et sa marge d'exploitation revient à 23,5% contre 24,8% au premier trimestre de l'an dernier.

Cette dégradation peut s'expliquer par l'augmentation des investissements dans le "cloud", qui n'ont pas encore d'impact sensible en termes de chiffre d'affaires et de profits.

Au premier trimestre, les nouveaux contrats dans le "cloud" ont bondi de 121% sur un an à 120 millions d'euros.

SAP confirme prévoir pour l'ensemble de 2015 un bénéfice d'exploitation non-IFRS de 5,6 à 5,9 milliards d'euros à changes constants, soit une croissance de zéro à 5% par rapport à l'an dernier.

En incluant l'impact de la dépréciation de l'euro, la croissance du bénéfice d'exploitation pourrait atteindre jusqu'à 18%, précise-t-il, un chiffre revu en légère baisse par rapport à celui de 19% évoqué le mois dernier, lorsque l'euro était au plus bas.

(Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Harro Ten Wolde