Strasbourg (F) (awp/ats/reu) - Seules deux sidérurgistes, l'Anglo-indien Liberty House et le germano-lucernois Schmolz + Bickenbach (S+B), ont déposé une offre de reprise globale du spécialiste français des aciers spéciaux Ascometal. La justice avait fixé aux candidats à la reprise à vendredi minuit le délai pour manifester leur intérêt.

Selon des sources proches du dossiers relayées samedi par l'agence Reuters, l'offre de l'Espagnol Sidénor, qui ne porte que sur deux des cinq sites du groupe, ses unités de parachèvement, aurait, en comparaison, peu de chances de retenir l'attention des juges de la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg. La cour doit examiner les dossiers mercredi prochain.

L'Italien Beltrame, également candidat, n'a quant à lui pas précisé son offre. Signe d'un vif intérêt pour l'entreprise, une ancienne entité du groupe Usinor-Sacilor, Liberty House et S+B, qui étaient déjà en discussion avec Ascometal avant son dépôt de bilan, en novembre dernier, n'ont eu de cesse d'améliorer leur offre.

"Je pense que le volet social est le grand gagnant de cette compétition", a indiqué la source à Reuters. Compte tenu des départs naturels et volontaires prévisibles, les 1350 salariés au bénéfice d'un contrat à durée indéterminée chez Ascometal devraient être peu impactés, quel que soit le choix du tribunal.

AVANTAGE À LIBERTY HOUSE

Sous cet aspect, Liberty House tient néanmoins l'avantage. La holding de Sanjeev Gupta, qui enchaîne depuis quelques années les acquisitions pour bâtir un groupe métallurgique intégré horizontalement et verticalement, reprendrait aussi l'aciérie Ascoval.

Entreprise commune d'Ascometal et Vallourec, Ascoval emploie 300 personnes à Saint-Saulve, dans le nord de la France. Liberty House dispose du soutien des conseils régionaux des Hauts-de-France, du Grand-Est et de Provence-Alpes-Côte d'Azur qui, avec l'Etat, lui apporteraient des financements - autour de 40 millions d'euros, selon une autre source proche du dossier -, de même que Vallourec.

Schmolz + Bickenbach, qui dispose déjà d'aciéries en Allemagne, n'est pas intéressé par Ascoval, mais a étendu son offre, comme Liberty, à l'ensemble du périmètre du groupe Asco Industries. Celui comprend les sites de Dunkerque, du Marais, près de Saint-Etienne, dans la Loire, de Custines et Hagondange, en Lorraine, et de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône.

A la faveur de la reprise d'Ascometal, S+B, qui représente, contrairement à Liberty, l'un des principaux acteurs sur le marché des aciers spéciaux consoliderait son leadership. Le groupe sis à Lucerne et qui exploite l'usine Ugitech, à Ugine, en Savoie, entend investir 195 millions d'euros (229 millions de francs suisses) dans Asco Industries, sans aides des pouvoirs publics.

SITE D'HAGONDANGE CONDAMNÉ

Dans les deux cas, l'aciérie d'Hagondange, non loin de Metz, fermerait en 2019. Celle de Fos serait condamnée par Liberty, alors que Schmolz + Bickenbach la conserverait.

ats/reu/rp