Zurich (awp) - Schmolz+Bickenbach maintient ses ambitions de dégager un excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté de 200 à 220 mio EUR sur l'ensemble de l'exercice 2017, au terme d'un trimestre toutefois moins porteur qu'escompté. La reprise de la demande et l'inflation du prix des produits n'ont pas été suffisants pour permettre à l'aciériste lucernois de boucler le partiel dans le vert.

L'Ebit est repassé du bon côté de l'équilibre avec 4,5 mio EUR. La perte nette en revanche n'a été qu'atténuée, à 7,0 mio contre 13,9 mio EUR il y a un an.

Les ventes ont gagné 14,4% à 611,0 mio EUR, pour un Ebitda ajusté en hausse de 19,5% à 31,8 mio. Les volumes écoulés ont enflé de 3,6% pour atteindre 405'000 tonnes et le prix moyen par tonne s'est étoffé de plus de 10% sur un an à 1509 EUR, relate le compte-rendu publié jeudi.

Le flux de trésorerie a été amputé de moitié à 27,0 mio EUR. Le niveau d'endettement a nonobstant fondu à 454,6 mio EUR fin septembre, contre 472,4 mio fin juin.

L'AUTOMOBILE FAIT LE PLEIN

Le principal moteur de croissance réside dans l'industrie automobile européenne et dans une moindre mesure chinoise, souligne le métallurgiste. La demande s'est montrée robuste dans l'ingénierie mécanique et du bâtiment. Sur le segment des hydrocarbures par contre, l'éclaircie est demeurée timide.

Si le chiffre d'affaires s'inscrit dans le haut de la fourchette des projections des analystes consultés par AWP, qui articulaient en moyenne 605,8 mio EUR, la rentabilité opérationnelle était attendue à 40,7 mio.

La performance a été freinée par deux éléments exceptionnels, a expliqué jeudi le directeur général (CEO) Clemens Iller en conférence de presse. La restructuration du portefeuille de produits de Steeltec d'une part a généré un tassement de 10 kilotonnes. La fermeture de la ligne ferroviaire de Rheintalbahn d'autre part a empêché la livraison de 6 kilotonnes supplémentaires.

Cumulés, ces deux éléments ont causé un affaissement de 4% des volumes écoulés.

Pour la suite de l'exercice, la direction part du postulat que la demande pour les aciers spéciaux poursuivra son développement, en dépit d'incertitudes politiques ou économiques considérables. Le prix des matières premières risque de demeurer élevé en comparaison annuelle. Celui pour le graphite notamment pourrait menacer la bonne dynamique au cours des prochains partiels.

Au rang des exceptionnels, une cession immobilière au Danemark doit permettre à l'aciériste lucernois d'inscrire un gain de 5,6 mio EUR sur le dernier partiel de l'année.

STEELTEC TOUJOURS EN TRAVAUX

Le directeur financier (CFO) Matthias Wellhausen a assuré que l'établissement d'un réseau de distribution Deutsche Edelstahlwerke (DEW) ainsi que la consolidation des activités en Allemagne étaient désormais achevés. La délocalisation des activités du site suédois de Boxholm vers Düsseldorf arrive à bout touchant. Le site lucernois de Steeltec demeure en revanche en chantier.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) déplore une anémie de progrès sur le plan opérationnel en comparaison trimestrielle, supputant conséquemment une restructuration difficile des activités en Allemagne. L'accroissement des volumes écoulés et l'embellie sur le front des tarifs constituent certes de bonnes nouvelles, mais la hausse du prix du graphite met en danger l'évolution de la rentabilité, poursuit l'établissement zurichois.

UBS pour sa part salue l'allègement du fardeau de la dette, relevant toutefois au passage que l'embellie aurait été plus marquée encore n'eut été le retard pris dans l'écoulement de quelque 6000 tonnes de matériaux pour la construction de ponts sur le Rhin en raison de soucis de livraisons.

A la Bourse, la nominative Schmolz+Bickenbach a chuté de 6,5% à 87 centimes, alors que le marché dans son ensemble (SPI) affiche une baisse de 1,01%.

jh/al/lk/rp