Zurich (awp) - L'aciériste Schmolz+Bickenbach a renoué avec les bénéfices en 2017. L'entreprise anticipe pour l'exercice en cours un bénéfice brut opérationnel ajusté (Ebitda) peu ou prou stable, voire en repli, en raison d'investissements prévus dans les activités du français Ascometal acquises en février.

"Nous avons réalisé un bon exercice 2017 durant lequel nous avons atteint tous nos objectifs ou nous les avons dépassés", a souligné jeudi le directeur général (CEO) Clemens Iller, lors d'une conférence de presse. Le groupe a par ailleurs mis fin à son programme de réduction des coûts de plus de 70 mio sur deux ans.

Le groupe lucernois a enregistré un bénéfice net de 45,7 mio EUR, contre une perte de 80 mio il y a un an, soutenu notamment par des effets fiscaux. L'Ebitda, ajusté des coûts de restructuration et d'acquisition, s'est envolé de 45,4% à 222,7 mio, grâce à la contribution de presque tous les secteurs d'activités et régions. La marge afférente a pris 1,7 point de pourcentage à 8,3%.

Le chiffre d'affaires a bondi de 15,7% à 2,68 mrd EUR et les volumes ont pris 4,2% à 1797 kilotonnes, tirés en particulier par l'acier de qualité (+6,4%). Le prix moyen par tonne s'est pour sa part inscrit à 1490 EUR, en hausse de 11%.

Les ventes sont conformes au consensus AWP, tandis que l'Ebitda ajusté est supérieur aux attentes des analystes.

INVESTISSEMENTS IMPORTANTS POUR ASCOMETAL

Au niveau des régions, le chiffre d'affaires aux Etats-Unis (+26,3%), représentant environ 3% des ventes totales du groupe, a en particulier progressé grâce à l'introduction de nouveaux produits et une hausse de demande des secteurs pétroliers et gaziers.

Une éventuelle hausse des taxes sur l'acier par le gouvernement américain devrait avoir un impact restreint sur le groupe, a déclaré le CEO.

Mardi, le président américain Donald Trump a réaffirmé son intention de taxer les importations d'acier et d'aluminium. Il a menacé d'imposer des droits de douane de 25% pour l'acier et de 10% pour l'aluminium sur les importations aux Etats-Unis afin de protéger ces secteurs jugés cruciaux pour la sécurité nationale.

La Chine (+38,4%) a aussi bien évolué au niveau des recettes, poursuit le groupe.

Pour l'exercice en cours, le lucernois vise un bénéfice brut ajusté entre 200 et 230 mio EUR, contre 222,7 mio EUR en 2017. Le groupe compte en effet se concentrer sur l'intégration des activités acquises du concurrent français Ascometal en 2018.

Concernant l'acquisition en janvier du français Ascometal, le groupe prévoit "des investissements significatifs", a indiqué le patron. Cette acquisition devrait permettre à l'entreprise de renforcer sa position en Europe au niveau des produits en acier spécial de qualité et longs.

Ce secteur devrait continuer à croître en 2018, tant au niveau des volumes que des prix, estime le groupe.

ACTION PLÉBISCITÉE

Grâce à un premier semestre et un 4e trimestre solides, Schmolz+Bickenbach a pu réaliser un "robuste" exercice 2017, a commenté la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Le renchérissement des prix et la hausse des volumes ainsi que le programme d'efficience expliquent cette performance, a souligné l'analyste. Le spécialiste se déclare toutefois déçu par l'objectif d'Ebitda émis par l'aciériste.

L'intégration d'une partie d'Ascometal, acquise le 1er février, explique en effet ces perspectives conservatrices, a fait remarquer le groupe germano-lucernois.

Pour UBS en revanche, l'objectif d'Ebitda du groupe est conforme à ses attentes. L'analyste estime aussi que les solides livraisons du 4e trimestre ont contribué aux résultats réjouissants mais pointe du doigt la faiblesse des marges au dernier partiel.

Le fait que le groupe ait pu répercuter sur les prix finaux la hausse des tarifs des électrodes est aussi salué. La banque confirme la recommandation "buy".

Très recherchée, la nominative Schmolz+Bickenbach a clôturé la journée sur un gain de 11% à 81 centimes. Son indice de référence, le SPI, s'est adjugé 1,27%.

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