Les analystes étaient unanimes : Schneider Electric allait faire état d'une activité dynamique sur les trois premiers mois de son exercice 2017 avec une croissance annoncée de 1,6%. En publiant ce matin un chiffre d'affaires de 5,84 milliards d'euros, en croissance de 4,5%, le spécialiste français des automatismes et de la gestion de l'énergie a largement dépassé les prévisions. Le titre en profite et s'adjuge 1,46% à 68,99 euros, repartant à l'assaut de son sommet annuel de 69,35 euros.

Certes, Schneider Electric a bénéficié d'un effet de change favorable à hauteur de 107 millions d'euros en raison de l'appréciation de plusieurs devises face à l'euro. Mais, plus encourageant, le groupe a surtout enregistré sa plus forte croissance organique depuis 2011. Cette dernière s'est élevée à 3,1% au premier trimestre alors que les analystes anticipaient une modeste progression de 0,4%. Schneider Electric a ainsi mis fin à une série de trois trimestres consécutifs de repli de son activité à taux de change et périmètre constants.

Commentant cette publication, Morgan Stanley précise que toutes les divisions du groupe ont surperformé au premier trimestre. Même l'activité Infrastructure, dont l'évolution préoccupe les marchés depuis de nombreux trimestres, a renoué avec la croissance organique (+1%) une fois exclu l'impact de la sélectivité des contrats. Cette division est la principale concernée par ce volet de la nouvelle stratégie de Schneider Electric qui met l'accent sur l'amélioration de sa rentabilité sur ce pôle. Au premier trimestre, la sélectivité a pesé à hauteur de 40 millions d'euros sur l'activité Infrastructure, moitié moins qu'attendu par Oddo. DTN, la société dont Schneider Electric a récemment annoncé la vente, est également consolidée dans ce pôle.

En termes géographiques enfin, Schneider Electric a bénéficié du dynamisme des marchés indien, chinois et russe, grâce notamment à la reprise du marché de la construction dans les villes "secondaires" chinoises et une forte demande des produits d'énergie sécurisée pour le résidentiel en Inde. A eux trois, ces pays ont représenté un quart de la croissance totale du groupe, note Morgan Stanley.

Ce dernier estime que cette publication pourrait entrainer une légère hausse du consensus annuel. Pour sa part, Schneider Electric a maintenu ses prévisions d'une croissance organique du chiffre d'affaires hors activité Infrastructure située entre +1 % et +3 % et d'une amélioration organique de la marge d'Ebita ajusté comprise entre +20 et +50 bps. Pour Infrastructure, la priorité reste d'améliorer la marge, avec un objectif de croissance organique sous-jacente quasi stable, avant un impact de la sélectivité des projets attendu entre -4 % et -5 % pour la division en 2017.