Schneider Electric occupe la deuxième place du CAC 40 à la faveur d'une hausse de 2,14% à 74,42 euros. Il emmène dans son sillage son concurrent Legrand qui s'apprécie de 1,19%. Les investisseurs saluent le ton plus optimiste employé par Schneider Electric concernant ses perspectives, alimenté par un début d'exercice plus dynamique que prévu. Ainsi, le spécialiste de la gestion de l'énergie et des automatismes vise désormais une croissance organique 2018 dans la moitié haute de sa fourchette de prévision +3/+5%. Il s'ajuste globalement au consensus de +4%.

Schneider Electric a également maintenu sa prévision d'une progression de sa marge d'Ebita ajusté située vers le haut de la fourchette de +20 à +50 points de base. 

"Le fait qu'ils relèvent leur cible de croissance organique dès le premier trimestre souligne la confiance des dirigeants du groupe pour la suite de l'exercice. Schneider devrait conserver une solide dynamique grâce notamment à son positionnement sur le segment de la digitalisation des entreprises", commente Xavier de Buhren, gérant chez Mirabaud AM.

Au vu du chiffre d'affaires publié par Schneider Electric au premier trimestre, le management du groupe a effectivement de bonnes raisons d'être optimiste. Son chiffre d'affaires a augmenté en organique de 6,2% sur les trois premiers mois de l'exercice, à 5,8 milliards d'euros. Le consensus prévoyait une croissance bien plus limitée de 3,3%, UBS était à +3,9% et Barclays à +2,5%. 

Schneider Electric en Chine : la prudence est de mise

Cette surperformance est surtout le fait de l'activité Basse tension de Schneider Electric. Le groupe y a enregistré une croissance organique de 9,1% au premier trimestre, à 2,66 milliards d'euros, contre un consensus de moins de 4%. Sur ce segment, qui représente plus de 40% du chiffre d'affaires du groupe, la zone Asie-Pacifique s'est imposée comme son principal moteur d'expansion. Schneider Electric souligne la vigueur persistante du marché résidentiel chinois et a bénéficié d'un effet de restockage des distributeurs sur la zone. 

Si le sentiment général qui se dégage de cette publication est positif, les observateurs soulèvent deux bémols. Le premier est la baisse de l'activité dans la Moyenne tension, seul métier de Schneider en repli au premier trimestre, de 2,7%. "Cette baisse est inattendue et correspond à la faiblesse des commandes engrangées en 2017. Toutefois, les prises de commandes sont de nouveau très dynamiques depuis six mois et la Moyenne tension devrait donc rebondir au deuxième trimestre", souligne Xavier de Buhren, chez Mirabaud AM.

De leur côté, UBS et Barclays soulignent que Schneider Electric prévoit, en Chine, un ralentissement du marché résidentiel dans le courant de l'année. "Le consensus pourrait s'ajuster à la hausse sur la Basse tension et les Automatismes industriels. Cependant, cette révision risque d'être compensée par la faiblesse de la Moyenne tension. Le sentiment général est positif mais nous restons prudents sur l'Asie-Pacifique", résume ainsi UBS.

Valeurs citées dans l'article : Schneider Electric SE, Legrand