A 10h30, le titre progressait de 2,14% à 74,42 euros, affichant ainsi la deuxième plus forte hausse de l'indice CAC 40 (+0,18%).

Le groupe, spécialiste de la transformation numérique de la gestion de l'énergie et des automatismes industriels, confirme ses objectifs annuels et précise que l'impact attendu de l'euro fort devrait se faire surtout sentir au premier semestre.

Schneider a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 5,8 milliards d'euros (-0,7% en données publiées).

Les analystes attendaient en moyenne 5,67 milliards d'euros et une croissance organique de 3,61%, selon le consensus réalisé par Inquiry Financial pour Thomson Reuters.

"Cette performance est attribuable à l'environnement qui est favorable mais aussi à notre portefeuille, notre leadership en innovation (...) notre capacité à mettre ensemble toutes les technologies autour de la gestion de l'énergie et à la coupler avec les automatismes industriels", a souligné le directeur financier Emmanuel Babeau, à Reuters par téléphone.

La croissance organique ressort de 5,2% dans le pôle Gestion de l'énergie (75% du chiffre d'affaires au T1) et de 9,2% dans les Automatismes industriels.

Du point de vue géographique, l'Asie-Pacifique s'illustre (+14%), portée par la Chine "en croissance forte à deux chiffres", a précisé Emmanuel Babeau.

L'Europe de l'Ouest a en revanche stagné mais sa croissance organique serait ressortie de l'ordre de 2% hors effet des jours ouvrés, a indiqué le directeur financier. La région a pâti d'une baisse des commandes facturées au premier trimestre dans l'activité Moyenne Tension, a-t-il expliqué.

"Le seul pays qui est un peu inquiétant est la Grande-Bretagne car le Brexit crée un climat d'incertitudes et d'attentisme qui commence à se matérialiser sur un certain nombre de projets", a-t-il ajouté.

L'euro fort a eu un impact négatif de 453 millions d'euros, ou -8,4%, au premier trimestre. Le groupe table toujours pour 2018 sur un impact négatif des changes de 1,0 milliard à 1,1 milliard d'euros sur son chiffre d'affaires et d'environ 20 points de base sur sa marge d'Ebita ajusté.

Il précise jeudi que 80% de ces impacts devraient être ressentis au premier semestre.

Schneider - qui a notamment finalisé le mois dernier sa fusion avec le britannique Aveva dans les logiciels industriels et d'ingénierie après avoir pris le contrôle du concepteur de logiciels IGE+XAO - fait aussi état d'un impact net positif des acquisitions de 88 millions d'euros, ou +1,5%, au premier trimestre.

Le groupe réaffirme ses objectifs pour 2018 et table sur une croissance organique de l’Ebita ajusté autour de la borne haute de la fourchette de +4% à +7%. Pour y parvenir, il vise une croissance organique du chiffre d’affaires de 3% à 5% et une amélioration organique de la marge d’Ebita ajusté située vers le haut de la fourchette de +20 à +50 points de base.

A la Bourse de Paris, l'action Schneider a clôturé mercredi à 72,86 euros (+1,76%), faisant ressortir une capitalisation de 41,9 milliards d'euros.

"Le groupe bénéficie notamment de la très solide dynamique organique en Asie Pacifique (+14%), et dans une moindre mesure en Amérique du Nord (+5%) et dans le Reste du Monde", observe Invest Securities, soulignant que le groupe vise désormais le haut de sa guidance.

Le titre gagne 5% depuis début janvier et surperforme ses principaux concurrents européens comme ABB (-9,4%) Legrand (+1,0%), Rexel (-8%) et Siemens (-7%).

Schneider se paye 16,4 fois ses résultats attendus en 2018 (PE) contre 16,9 fois pour ABB, 21,5 fois pour Legrand, 12,4 fois pour Rexel et 14,13 fois pour Siemens.

(Dominique Rodriguez, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Schneider Electric SE, ABB Ltd, AVEVA Group plc