Genève (awp) - La Banque nationale suisse (BNS) suit de près les évolutions technologiques qui bouleversent les infrastructures des marchés financiers, mais relève que les fonctions primaires de l'industrie financière demeurent largement inchangées. Financement des investissements, placement du patrimoine, conservation des titres et exécution des paiements restent au coeur des attributions des intermédiaires financiers, a énuméré le président Thomas Jordan, dans le texte de son discours pour la conférence Sibos 2016 à Genève.

Les innovations concernent essentiellement la manière dont ces prestations sont proposées à la clientèle. M. Jordan note à cet égard que si la numérisation du trafic de paiements a permis de rendre les échanges sans numéraires moins onéreux, le potentiel d'optimisation n'a pas encore été épuisé, notamment dans les paiements internationaux.

Le patron du garant de la stabilité monétaire helvétique souligne qu'après des années de centralisation, qui ont conduit notamment à la création du système de paiement centralisé Swiss Interbank Clearing (SIC), les nouveaux registres distribués ("distributed ledger") ou la technologie dite de la "blockchain" permettraient de réaliser des économies en éliminant le recours à des intermédiaires.

Ces nouveaux modes d'échanges doivent toutefois encore faire leurs preuves par rapport à des infrastructures conventionnelles déjà très compétitives.

Si la BNS suit de près ces évolutions, dans le but d'assurer la sécurité et l'efficacité du système SIC, elle rappelle que son exploitation demeure du ressort de SIX Interbank Clearing. La dernière mouture du SIC, présenté en avril, "dispose d'une architecture informatique qui rend l'entretien et le développement ultérieur de services novateurs plus flexibles et moins chers que dans le passé", assure M. Jordan.

Cette flexibilisation illustre selon le banquier central le penchant pour une réduction des obstacles à l'entrée sur le marché des développeurs de technologies financières (fintech), pour lesquels l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) souhaite la création d'une nouvelle autorisation.

jh/al