Zurich (awp) - La Banque nationale suisse (BNS) a dépensé en 2015 quelque 86 mrd CHF pour empêcher un raffermissement trop important du franc sur le marché des changes, a indiqué le vice-président de l'institut d'émission Fritz Zurbrügg dans la presse.

Avec ces achats de devises étrangères, la BNS "a clairement démontré que nous sommes actifs sur les marchés si besoin est", a indiqué M. Zurbrügg dans un entretien au journal "Basler Zeitung" paru samedi.

Après l'abandon du taux plancher en janvier 2015, le franc s'est nettement raffermi et la banque centrale suisse a été obligée d'intervenir à plusieurs reprises sur le marché pour empêcher une appréciation trop importante du franc face à l'euro. Le vice-président de la BNS a cependant souligné que l'institut d'émission n'avait pas de nouvel objectif de cours de change EUR/CHF.

Revenant sur l'introduction de taux d'intérêt négatifs, un autre instrument pour empêcher une appréciation trop importante de la monnaie helvétique, M. Zurbrügg a insisté qu'il s'agissait d'un "nouvel instrument" et que la BNS n'avait "pas encore d'expérience avec les effets secondaires" de cette mesure, qui impacte essentiellement les banques et les assureurs.

L'appréciation du franc, qui s'échange actuellement autour des 1,10 EUR/CHF, a également eu un effet sur l'inflation, déjà tirée à la baisse par la chute des cours du pétrole. "Mais cet effet commence à s'estomper, comme le démontre l'évolution du taux d'inflation" qui a atteint 0,3% sur un mois en avril.

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