L'offre en numéraire de Covéa de 43 euros par action représente une prime de 21% par rapport au cours de Scor à la veille de la divulgation de cette proposition le 4 septembre.

Dans une lettre adressée mardi au PDG de Scor Denis Kessler, CIAM, qui détient 0,77% de Scor, engage celui-ci à engager avec l'assureur français des discussions sur son offre soumise le mois dernier, menaçant à défaut d'engager sa responsabilité et celle du conseil d'administration "pour ce qui constituerait une faute de gestion caractérisée".

"Cette décision (de rejet - NDLR) est en effet justifiée par des considérations générales relatives à l'indépendance de Scor, et me semble en réalité traduire une volonté d'indépendance du conseil d'administration de Scor vis-à-vis de ses propres actionnaires, ce qui n'est évidemment pas acceptable", écrit Catherine Berjal, présidente de CIAM.

Kessler avait rejeté la proposition de Covéa en mettant en avant la nécessité de Scor de rester indépendant et jugeant que le prix proposé "ne reflète ni la valeur intrinsèque de Scor ni sa valeur stratégique".

Selon une source proche de Covéa, l'assureur, qui détient déjà 8,5% environ du capital de Scor, prépare une nouvelle approche.

D'après le Financial Times, Ian Kelly, chargé chez Scor des relations avec les investisseurs, CIAM entend faire une plus-value rapide sur cette opération. "Nous jugeons cela inacceptable", a-t-il dit au quotidien financier.

Une porte-parole de Scor a confirmé les propos de Kelly.

Covea, qui s'affirme de plus en plus sur le marché de l'assurance en France, espère que cette opération lui donne une envergure européenne, où un mouvement de consolidation promet de multiplier les occasions d'acquisition.

Une clause de 2016 l'oblige à soumettre toute hausse de sa participation à l'approbation du conseil d'administration au moins jusqu'en avril 2019 et Covéa a dit qu'il comptait respecter ses engagements.

La nature fragmentée de l'actionnariat de Scor, où personne n'a une participation supérieure à celle de Covéa, en fait une cible potentielle pour une OPA hostile.

(Inti Landauro; Bertrand Boucey et Wilfrid Exbrayat pour le service français)