Paris (awp/afp) - Le réassureur français Scor a publié jeudi un bénéfice net pour le premier trimestre en baisse de 18% sur un an, un résultat légèrement inférieur aux attentes qui porte la marque d'une modification des règles d'indemnisation au Royaume-Uni.

Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net a atteint 140 millions d'euros contre 170 millions d'euros à la même période l'an dernier, a précisé Scor dans un communiqué.

Ce résultat ressort ainsi un peu en dessous des attentes du consensus d'analystes compilé par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablait en moyenne sur 146 millions.

Le groupe justifie ce repli par une charge exceptionnelle de 116 millions d'euros liée à l'abaissement par le ministère de la justice britannique du "taux Ogden", utilisé pour le calcul des indemnisations forfaitaires des accidents corporels au Royaume-Uni. Une charge en partie compensée par Scor, qui a pioché dans ses réserves à hauteur de 45 millions d'euros.

La décision britannique s'est ressentie sur le ratio combiné, soit le coût des sinistres et frais généraux rapportés aux primes perçues, qui a augmenté de 4,8 points dans la branche dommage et responsabilité, à 94,5%. Plus ce ratio crucial est bas, plus l'activité est rentable.

À la Bourse de Paris, ces résultats étaient fraichement accueillis. Vers 11H55 (9H55 GMT), l'action Scor perdait 1,97%, à 35,55 euros sur un marché en repli de 0,38%.

Corrigé des effets exceptionnels - taux Ogden et recours aux provisions -, le bénéfice net ressort toutefois en hausse de 16%, à 197 millions d'euros, notamment grâce au faible niveau de sinistres dus à des catastrophes naturelles sur la période.

Mettant en avant ce résultat, le réassureur assure avoir réalisé une "solide performance" au premier trimestre, et ce malgré une baisse de 14% sur un an des produits financiers.

Dans le détail, les primes brutes émises, l'équivalent du chiffre d'affaires, ont bondi de 14% sur un an à 3,74 milliards d'euros sur cette période, dépassant cette fois les 3,5 milliards prévus par les analystes.

Les recettes ont été soutenues à la fois par les activités d'assurance vie, portées notamment par un flux d'affaires nouvelles en provenance des régions Amériques et Asie-Pacifique, et par la division dommage et responsabilité (P&C), laquelle a profité "d'excellents renouvellements" en janvier et en avril, détaille Scor.

"Les résultats publiés sont relativement faibles mais portent la marque de plusieurs facteurs exceptionnels, et de fait la performance de fond reste sur de bons rails", ont réagi dans une note les analystes de Citibank.

Scor a réitéré jeudi son intention de procéder à des rachats d'actions, comme annoncé fin février lors de la présentation de ses résultats annuels. Ce programme devrait s'étendre sur deux ans et pourrait aller jusqu'à 200 millions d'euros.

Le groupe a également fait part de son désengagement des placements dans les sociétés du secteur du tabac, dans lesquelles il n'investira plus à l'avenir.

Pour la suite de l'année, il se montre aussi confiant concernant l'évolution de ses produits financiers. "Nous devrions bénéficier de plus-values réalisées sur notre portefeuille immobilier en fin d'année", ce qui devrait permettre au rendement des actifs d'atteindre le haut des prévisions du plan stratégique lancé l'an dernier par le groupe, a souligné François de Varenne, directeur général de la division d'investissements, lors d'une conférence téléphonique pour analystes.

afp/rp