Ce projet, annoncé en novembre 2017, doit donner naissance à un nouvel ensemble qui, avec environ 11,5 millions de clients, serait le deuxième fournisseur d'énergie au Grande-Bretagne derrière British Gas (groupe Centrica, qui sert plus de 14 millions de foyers.

Le rapprochement ramènerait le marché britannique à cinq principaux acteurs au lieu des actuels "Big Six" qui subissent déjà la pression des concurrents plus petits et d'une enquête sur leurs pratiques tarifaires.

Innogy est de surcroît en cours de partage entre RWE, le premier producteur d'électricité en Allemagne, et E.ON.

Dans le cadre de cet accord, E.ON, qui fait déjà partie des six principaux fournisseurs en Grande-Bretagne, deviendrait la maison mère de Npower, ce qui pourrait compliquer encore la fusion SSE-Npower.

La CMA (Competition and Markets Authority) avait prévenu fin avril qu'elle lancerait une enquête plus approfondie, généralement d'une durée de 24 semaines avec éventuellement une prorogation, à moins que les deux sociétés ne proposent des solutions répondant à ses inquiétudes.

"SSE et Npower n'ont pas proposé de mesures pour répondre aux préoccupations de la CMA qui a donc renvoyé la fusion vers une enquête de phase 2 plus approfondie", a déclaré l'autorité de régulation dans un communiqué. "La date butoir pour le rapport final est fixée au 22 octobre."

SSE a cependant dit être en bonne voie pour finaliser le projet et coter la nouvelle société au dernier trimestre 2018 ou au premier trimestre de 2019, en dépit de l'enquête.

"Une recommandation de phase 2 est un processus bien établi pour les transactions de cette nature et nous restons confiants sur le fait que la fusion proposée apportera des avantages aux clients et au marché de l'énergie dans son ensemble", a déclaré le directeur général de SSE, Alistair Phillips-Davies.

Le marché britannique de l'électricité est dominé par Centrica, propriétaire de British Gas, SSE, Scottish Power (groupe Iberdrola), Npower, E.ON et EDF Energy (groupe EDF).

Ces six entreprises détenaient il y a trois ans 95% du marché et cette part a été réduite à 80% sous l'effet de la concurrence d'acteurs plus petits.

Le gouvernement se prépare à plafonner, d'ici cet hiver, la principale offre tarifaire des "Big Six" à la demande de la Première ministre Theresa May qui a qualifié leurs prix de "vol".

(Sabina Zawadzki, Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)