Seb (-3,65% à 90,20 euros) fait l'objet de prises de bénéfices après avoir enchainé six séances de hausse au sein d'un marché largement baissier. Les investisseurs prennent donc pour prétexte la publication de perspectives diversement accueillies par les analystes pour céder leurs titres. Ainsi, Seb anticipe pour 2015 un résultat opérationnel d'activité proche de 430 millions d'euros. La précédente prévision était un résultat opérationnel "sensiblement" supérieur à 400 millions d'euros et le consensus attend 432 millions d'euros. Exane BNP Paribas table sur 451 millions.

Les observateurs n'attendent pas de révision à la hausse des anticipations dans ces conditions et rappellent que Seb a procédé à des hausses de prix qui lui ont permis de compenser des effets de change négatifs notamment en Russie et au Brésil.

Cette évolution fait dire à CM-CIC Securities, pourtant plutôt positif sur cette publication, que la prudence s'impose concernant la rentabilité annuelle de Seb. Le broker considère notamment des charges de restructuration de 30 millions d'euros qui pourraient peser sur la marge avant un rétablissement plus significatif sur la phase 2016-2018.

D'autres analystes signalent également que l'impact négatif des changes devrait se renforcer en 2016 : le groupe le chiffre à 130 millions d'euros contre environ 100 millions en 2015.

Cette prudence sur les perspectives a donc prévalu face à une performance annuelle pourtant solide. En 2015, le spécialiste du petit électroménager a enregistré une croissance organique de ses revenus de 8% (+12,1% en publié) à 4,77 milliards d'euros. Seb s'était fixé un objectif de croissance de ses ventes "autour de 7%".

Au quatrième trimestre aussi, Seb a dépassé les attentes. Ainsi, la croissance du chiffre d'affaires du groupe a été de 7,2% à taux de change et périmètre constants (+9,4% en données publiées) à 1,529 milliard d'euros. Le consensus tablait sur une croissance organique de 5,5% à 1,485 milliard d'euros.

Seb a notamment bénéficié du dynamisme de son premier marché, l'Asie-Pacifique, où il a enregistré une croissance à taux de changes courants de 20,5% à 380 millions d'euros au quatrième trimestre, tirée par les trois grands marchés de la zone - la Chine, le Japon et la Corée -, et un effet très favorable de l'appréciation du yuan par rapport à 2014. Signe de l'importance de cette région du monde dans l'activité de Seb, le groupe a annoncé en fin d'année 2015 qu'il avait augmenté sa participation au capital de Supor, son partenaire en Chine, à plus de 80%.

Ajoutée à la forte croissance également enregistrée en Europe occidentale hors France (+23% à 375 millions de dollars), l'expansion du marché asiatique a permis de compenser les difficultés rencontrées en Amérique du Sud. Ainsi, l'activité a baissé dans cette région au quatrième trimestre après neuf mois de croissance, alors que la récession au Brésil s'aggravait.