"Luxembourg, nous avons un problème". Si la situation de SES n’est pas aussi désespérée que celle des astronautes d’Apollo 13, l’opérateur de satellites accumule les déboires. En hausse à l’ouverture, l’action SES a basculé dans le rouge et perd désormais 6,03% à 11,045 euros, après avoir cédé jusqu'à plus de 10%. Près de quatre mois après un profit warning et 10 jours après l’annonce du départ inattendu du Directeur général et du Directeur financier, l’opérateur de satellites a dévoilé ce matin une forte baisse de son dividende et des perspectives 2018 et 2020 décevantes.

L'année dernière, SES a enregistré une chute de 38,1% de son bénéfice net part du groupe à 596,1 millions d'euros et de 8,8% de son Ebitda à 1,324 milliard. Ce dernier a représenté 65,1% (-1,6 point) d'un chiffre d'affaires de 2,035 milliards d'euros (-1,6%). A périmètre comparable, il a baissé de 5,2%.

"Les performances opérationnelles ont été inférieures aux prévisions en raison de difficultés persistantes sur le marché tout au long de 2017, auxquelles sont venus s'ajouter certains problèmes liés à l'état de santé de la flotte", a commenté le PDG sur le départ, Karim Michel Sabbagh.

Prenant acte de ce contexte difficile et souhaitant consolider son bilan, SES a décidé de réduire de 40% son dividende à 80 cents par action, provoquant une forte déception au sein de la communauté financière qui anticipait un coupon de 1,33 euro.

L'opérateur de satellites va de plus concentrer ses efforts sur l'efficacité opérationnelle avec le déploiement du programme "Fit-for-Growth". Les mesures prévues dans ce cadre nécessiteront d'enregistrer une dotation aux provisions de restructuration de 10 à 12 millions d'euros au premier trimestre 2018.

A cette nette réduction du dividende sont venues s'adjoindre des perspectives à court et moyen termes inférieures aux attentes. Elles devraient entraîner une réduction du consensus sur les résultats, prévient UBS.

En 2018, SES vise une marge d'Ebitda de 64% à 64,5%, là où le marché cible 65,2%. Le chiffre d'affaires de sa division Vidéo est attendu entre 1,3 et 1,32 milliard d'euros et celui de sa division Networks devrait ressortir entre 660 et 690 millions.

Pour 2020, l'opérateur de satellites cible une marge d'Ebitda supérieure à 65%, là où le marché anticipe 66%. Les revenus de sa division Vidéo sont anticipés à plus de 1,35 milliard d'euros et ceux de sa division Networks au-delà de 875 millions d'euros.