Heerbrugg (awp) - SFS a connu une croissance supérieure à 10% au cours du premier semestre 2017, sans toutefois combler les espoirs placés en lui. Le groupe a certes coché toutes les cases des analystes en termes de chiffre d'affaires, mais la rentabilité et le bénéfice s'affichent en demi-teinte. La direction a reconduit les objectifs 2017.

La croissance des ventes et l'exploitation d'économies d'échelle ont notamment permis un bond de la profitabilité, indique vendredi le spécialiste du forgeage des métaux à froid. Le bénéfice net s'est envolé de 20,8% sur un an, à 56,9 mio CHF.

Lors d'une téléconférence, le directeur général (CEO) Jens Breu a qualifié vendredi cette performance de "meilleur premier semestre des cinq dernières années". Le marché de l'électronique redresse la tête et les investissements en Chine devraient renforcer la productivité, a-t-il affirmé. Le patron de SFS s'attend à défendre voire conquérir des parts de marché en 2017, plus particulièrement dans les produits de niche.

L'excédent d'exploitation (Ebit) a pris 19,2% à 75,6 mio CHF, alors que le bénéfice opérationnel avant amortissements (Ebita) affiche une progression légèrement moindre, de 18,4% à 110,5 mio CHF. La marge afférente a grappillé 0,6 point à 14,2%. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a gonflé de 11,6% à 151,5 mio CHF.

LE BIENFAIT DES ACQUISITIONS

Le chiffre d'affaires a également crû de plus de 10%. Les recettes brutes ont atteint 778,6 mio CHF (+13,0%) et les revenus nets 779,5 mio (+13,3%). La croissance organique s'est élevée à 7,4%, tandis que l'intégration de Tegra Medical et Ncase a contribué à hauteur de 6,9% à cette augmentation. En revanche, les fluctuations de change ont pesé à hauteur de 1,3%.

Ces résultats intermédiaires s'avèrent contrastés du point de vue des prévisions des analystes. Les recettes et l'Ebitda dépassent le consensus AWP. L'Ebita et la marge Ebita se situent dans la moyenne. Ebit et bénéfice net déçoivent les attentes.

Les trois divisions du groupe ont contribué à la bonne performance semestrielle de SFS. La plus importante, Engineered Components, a réalisé un chiffre d'affaires de 428,2 mio CHF, ce qui représente une envolée 20,4%, dont 11,8% grâce aux acquisitions.

La rentabilité s'est maintenue aux niveau de l'année dernière. Cette unité s'est caractérisée par des efforts en termes de productivité et une bonne utilisation des capacités, selon le groupe.

Malgré une croissance moins forte, Fastening Systems n'a pas à rougir face à sa grande soeur. La division a amélioré ses revenus de 7,6% à 190,2 mio CHF. Epurée des effets de consolidation et de change, la croissance a atteint 7,8%, avec des gains de parts de marché à la clé. La marge Ebita s'est améliorée de 0,8 point à 9,4%.

DYNAMIQUE INTACTE

Le chiffre d'affaires de Distribution & Logistics a grappillé 2,4% à 160,2 mio CHF, pour une marge opérationnelle stable à 7,0%. L'unité a profité d'une embellie conjoncturelle pour attirer de nouveaux clients, explique le communiqué.

La direction s'attend à une poursuite de la tendance favorable actuelle au deuxième semestre. Une base de comparaison élevée devrait toutefois limiter le potentiel de hausse, tout comme le prix des matières premières pour les marges.

Dans le domaine médical, la contribution au chiffre d'affaires a passé à 6,5% de 1,5% grâce aux acquisitions. Le portefeuille repris permettra de nouvelles progressions au deuxième semestre, affirme M. Breu.

Pour l'année 2017, SFS s'attend à une croissance des ventes de 8 à 10% et à une marge Ebita dans le haut de la fourchette des objectifs, fixée à 14,2%-15,2%.

Le groupe a décidé de passer à la norme comptable Swiss GAP FER à partir du rapport annuel 2017, en raison de la complexité croissante des règles IFRS actuellement utilisées pour le bouclement des comptes de SFS.

Les résultats intermédiaires déplaisaient nettement aux investisseurs, qui lâchaient le titre. A 11h05, l'action SFS cédait 4,9% à 108,90 CHF, dans un SPI en hausse marginale de 0,08%.

Baader Helvea souligne l'importante embellie constatée en Asie, mais qualifie de "peu attrayant" le rapport risques/bénéfices du groupe saint-gallois. Vontobel livre un commentaire neutre et assez factuel, tout en confirmant sa recommandation "hold". La Banque cantonale de Zurich (ZKB) envisage un relèvement des estimations de bénéfices.

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