Zurich (awp) - SGS a vu ses ventes et son bénéfice net progresser sur les six premiers mois de l'année, mais la performance s'est révélée contrastée selon les divisions. Le spécialiste de l'inspection et de la certification compte encore améliorer sa marge opérationnelle en monnaie locales cette année et table sur 18% d'ici 2020, contre 14,1% actuellement. L'objectif est jugé très ambitieux par certains analystes.

SGS a enregistré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 276 mio CHF, en hausse de 7% sur un an ou 7,8% à taux de change constants. Le chiffre dépasse les prévisions du consensus d'analystes consultés par AWP, qui escomptait 273,9 mio. Le résultat d'exploitation (Ebit) a progressé de 4,9% à 410 mio.

Les ventes ont augmenté de 4,9% à taux de change constants à 3,05 mrd, un montant en ligne avec les prévisions de 3,04 mrd CHF. La croissance organique a atteint 3,4% au premier semestre, légèrement plus rapide qu'escompté par le consensus AWP à 3,2%.

La société genevoise a réalisé quatre acquisitions entre janvier et juin. Ensemble, les sociétés rachetées ont pesé pour 4 mio des ventes et ont apporté 1 mio à l'Ebit, précise le communiqué.

En prenant en compte les effets non récurrents et l'amortissement des acquisitions, l'Ebit ajusté a augmenté de 4,9% à 428 mio CHF, un chiffre légèrement inférieur aux prévisions qui tablaient sur 433,4 mio. La marge afférente s'est inscrite au même niveau qu'à la même période un an plus tôt, à 14,1% hors effet de change. En incluant ces derniers, la marge a par contre reculé de 0,1 point de pourcentage.

Le directeur général (CEO), Frankie Ng, s'est déclaré optimiste quant à la réalisation d'ici 2020 d'une marge opérationnelle d'au moins 18%. Cette dernière a atteint 14% au premier semestre de l'année en cours. Le groupe continue d'investir dans un centre de services partagés et dans l'amélioration de son infrastructure informatique afin de réduire les coûts.

Les synergies dégagées par ces investissements et la fin des coûts de restructuration permettront au groupe genevois de nettement améliorer ses marges dans trois ans, a assuré le patron.

PERFORMANCES CONTRASTÉES SELON LES SEGMENTS

L'unité Consumer & Retail s'est solidement développée, à la fois en matière de ventes en hausse de 11,4% à 462,7 mio, que du point de vu de la rentabilité. La marge Ebit ajustée s'est établie à 25,1%, soit 0,6 point de pourcentage supplémentaire comparé à l'année précédente.

Le chiffre d'affaires des activités liées aux transports a également connu une solide croissance, de 13,4% à 271,8 mio. La marge opérationnelle a atteint 18%, un chiffre en hausse de deux points de pourcentage. L'amélioration de l'efficacité et l'augmentation des volumes explique cette évolution positive.

La division Agriculture, Food & Life a inscrit des ventes en hausse de 7,7% à 478,3 mio, notamment grâce à la performance des sociétés nouvellement acquises. La marge opérationnelle a gagné 0,8 point de pourcentage à 14,9%.

Dans les segments Oil, Gas & Chemicals, où les ventes ont progressé de 1,3% à 556,4 mio, et Industrial, où elles ont augmenté de 0,3% à 435,2 mio, la situation est toujours problématique. Industrial a inscrit une marge opérationnelle en repli de 2,1 points de pourcentage à 7,1%.

Après une restructuration des activités dans l'unité Minerals, la situation s'est améliorée. Les ventes se sont inscrites en hausse de 5,9% à 323,2 mio et la marge opérationnelle a gagné presque un point de pourcentage à 13,8%. L'unité Certification a vu ses ventes croître de 2,8% à 160,7 mio. La marge Ebit ajustée a quant à elle gagné deux points de pourcentage à 17,1%.

"La solide croissance devrait se poursuivre au second semestre dans les divisions 'Agriculture, Food & Life', 'Consumer & Retail' et 'Certification'", a estimé M. Ng. L'unité 'Transportation' risque par contre de subir une légère contraction d'activité. Quant aux segments 'Oil, Gas & Chemicals' et 'Minerals', ces derniers devraient poursuivre leur accélération entamée en première partie d'année.

L'unité 'Industrial' continue cependant de préoccuper le patron, en raison de la faiblesse continue du secteur énergétique.

Baader Helvea interprète les objectifs formulés par SGS comme un discret relèvement des prévisions, la société parlant d'une "solide croissance organique", alors qu'elle parlait auparavant de "croissance organique au niveau de l'année précédente", soit environ 2,5%.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) trouve quant à elle l'objectif de marge opérationnelle "très ambitieux". Les analystes estiment en effet qu'améliorer les marges est très difficile dans le contexte actuel.

De leur côté, les investisseurs n'ont pas été convaincus. Le titre SGS a tenu la lanterne rouge sur l'ensemble de la séance, terminant sur un recul de 3,4% à 2261 CHF, alors que le SMI des valeurs vedettes a terminé tout juste dans le vert (+0,05%).

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