Tokyo (awp/afp) - L'électronicien Sharp, en train de devenir une filiale du taïwanais Hon Hai/Foxconn, envisage la suppression de 7000 emplois dans le monde, a indiqué vendredi un journal japonais alors qu'un total de 3000 était jusqu'à présent évoqué.

"Nous avons appris jeudi que Hon Hai étudiait une réduction des effectifs de Sharp au Japon et à l'étranger portant sur 7000 des actuels 43'000 employés au niveau mondial (...), ce d'ici à mars 2017", a écrit le quotidien Mainichi.

Seraient notamment touchés des sites de Sharp en Chine où sont salariées plus de 10'000 personnes, précise le journal.

Hon Hai, qui juge selon le Mainichi qu'une restructuration de cet ordre est indispensable pour relever Sharp d'une situation financière périlleuse, serait particulièrement enclin à vouloir réduire les coûts dans l'activité mal en point des cellules et panneaux solaires, ainsi que dans les fonctions administratives du siège situé à Osaka (ouest).

Malgré des sacrifices depuis 2012 (au moins 6000 emplois supprimés, réduction d'activités, particulièrement en Europe), Sharp reste très déficitaire.

Le groupe a annoncé jeudi une nouvelle perte nette de 256 milliards de yens (2 milliards d'euros) en 2015/16, à cause entre autres de méventes dans un environnement concurrentiel délicat. Il avait déjà perdu presque autant un an plus tôt.

"Deux années d'affilée dans le rouge, je me sens responsable et présente mes excuses", a déclaré le patron de Sharp, Kozo Takahashi, lors d'une conférence de presse jeudi.

Le spécialiste des écrans à cristaux liquides (LCD), dont Hon Hai/Foxconn va devenir le premier actionnaire (66%) par le biais d'une augmentation de capital, n'a pas donné de prévisions pour l'année en cours débutée le 1er avril, arguant de la difficulté de calculer les synergies pouvant découler de l'absorption par Hon Hai.

L'actuel numéro 2 de Hon Hai, le japonisant Tai Jeng-wu, bras droit de Terry Gou, PDG du géant taïwanais de l'assemblage de produits numériques, doit prendre les commandes de Sharp dans les semaines suivant une assemblée générale des actionnaires en juin.

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