Il aura donc fallu que Takeda fasse cinq propositions de rachat à Shire, le tout entre le 19 et le 24 avril, pour que le groupe britannique cède. Shire a annoncé ce matin qu'il était tombé d'accord avec le groupe japonais sur les modalités d'une offre, recommandée par les deux conseils d'administration, aux termes de laquelle Takeda va acquérir 100% du capital du laboratoire coté à Londres. Pour arriver à ses fins, Takeda a proposé, pour chaque action Shire, 30,33 dollars en cash et, au choix, 0,839 action Takeda nouvelle ou 1,678 ADS Takeda.

La transaction valorise Shire 48,17 livres sterling par action, soit 62 milliards de dollars. A la finalisation, les actionnaires de Shire détiendront environ 50% du groupe fusionné.

Takeda chiffre à 1,4 milliard de dollars les synergies à attendre de ce rapprochement dès la troisième année suivant sa finalisation.

Pourtant, à la Bourse de Londres, Shire ne gagne que 4,76% à 40,39 livres sterling. En dépit de la prime de plus de 64,4% offerte par Takeda par rapport à fin mars, dernière séance avant les premières rumeurs de rapprochement, les investisseurs montrent donc un enthousiasme tout relatif.

Pour Jefferies et Berenberg, cette prudence s'explique notamment par la grande partie en titres de l'offre finalement retenue, soit  54%. "Beaucoup d'actionnaires ne veulent ou ne peuvent pas détenir d'actions Takeda, affirme Berenberg. Un moyen d'accroitre la partie en cash serait de céder une ou plusieurs franchises. Alors que la division Neuroscience de Shire a été sous revue ces derniers mois, nous pensons qu'une vente des activités Hématologie ou Immunologie est plus probable et conviendrait mieux à la stratégie de Takeda".

Jefferies ajoute que le fait que l'opération ne soit pas finalisée avant le premier semestre 2019 - et qu'il faille notamment attendre le feu vert des actionnaires de Takeda - tend à rebuter certains investisseurs.