Berlin (awp/afp) - L'industriel allemand Siemens a confirmé jeudi ses prévisions 2017 après un bénéfice net en légère hausse au troisième trimestre, et ce malgré une baisse de grosses commandes dans l'énergie.

Dans le détail, le bénéfice net a atteint 1,46 milliard d'euros, en hausse de 7%. Le chiffre d'affaires de l'entreprise fabriquant des turbines, des trains ou encore des éoliennes a de son côté augmenté de 8% à 21,4 milliards d'euros entre avril et juin, son exercice annuel commençant en octobre.

"Nous nous orientons vers une année record en terme d'activités", a souligné Joe Kaeser, patron du groupe dont le mandat sera prolongé jusqu'à 2021, comme l'a annoncé jeudi Siemens.

Pourtant, les entrées de commandes de Siemens ont chuté de 6% à 19,8 milliards d'euros entre avril et juin en raison d'une baisse des volumes des grosses commandes dans le secteur énergétique.

Le cours de l'action de Siemens perdait jeudi matin 3% peu après l'ouverture de la Bourse de Francfort. "Les commandes sont en deçà de nos prévisions, en partie à cause d'entrées faibles dans la branche énergie et gaz après le gros contrat déjà finalisé avec l'Egypte", estime Alexander Hauenstein, analyste chez DZ Bank.

"Tout n'est pas exactement parfait chez Siemens", a reconnu Joe Kaeser lors d'une conférence de presse. Il a notamment cité la crise "chronophage" entre le groupe et la Russie. Siemens avait annoncé en juillet l'arrêt de certaines activités avec la Russie, après avoir découvert que quatre turbines à gaz initialement livrées à ce pays avaient été détournées à son insu vers la Crimée.

"Ce qui s'est passé est inacceptable mais nous ne pouvons pas regarder un pays entier avec suspicion", a déclaré M. Kaeser.

Alors que les rumeurs sur un rapprochement imminent avec son concurrent canadien Bombardier dans le domaine ferroviaire se renforcent, il a notamment insisté sur la bonne progression de ses activités dans le secteur du transport, avec un bond de 111% des commandes sur un an, portées par la production de locomotives.

Siemens a par ailleurs annoncé que l'introduction en Bourse -évoquée de longue date- de sa très rentable filiale d'équipements médicaux Healthineers aurait lieu autour de la mi-2018. L'industriel équipementier espère devenir leader à l'horizon 2025 du marché de l'ingénierie médicale, avec ses solutions d'imagerie et de diagnostic.

Siemens a réitéré ses prévisions pour l'année après les avoir relevées fin janvier, à la suite d'un fort démarrage de son exercice.

Le bénéfice par action devrait donc bien atteindre entre 7,20 et 7,70 euros, le chiffre d'affaires augmenter "modestement" (hors effets de change et de périmètre) et la marge de son activité industrielle, la principale, devrait se situer entre 11% et 12%.

Ces dernières années, Siemens a été fortement restructuré, un tri ayant été fait dans des activités qui étaient devenues très disparates au fil du temps.

Siemens est-il-en train de devenir une "liste d'entreprises ?" Interrogé sur la cohérence et le niveau d'intégration de toutes ces activités, le patron de Siemens a défendu jeudi une stratégie de "coopération" entre tous les éléments de l'entreprise qui bénéficieront selon lui d'effet de compétitivité et de complémentarité.

afp/rp