(Actualisé avec réaction d'Areva §§5-7)

HELSINKI, 26 mai (Reuters) - Areva a rompu depuis une semaine environ les discussions avec son client finlandais Teollisuuden Voima (TVO) au sujet du réacteur nucléaire EPR en cours de construction en Finlande, a déclaré jeudi une porte-parole de TVO.

La compagnie d'électricité finlandaise et un consortium formé par Areva et l'allemand Siemens cherchent depuis plusieurs mois une solution au différend qui les oppose sur le dossier, se rejetant mutuellement la responsabilité des retards et surcoûts du réacteur Olkiluoto-3 (OL3), qui devait initialement entrer en fonction en 2009 mais dont la mise en service est désormais attendue en 2018.

Ils ont porté ce dossier devant la Chambre de commerce internationale (ICC) en vue d'un arbitrage, le finlandais demandant 2,6 milliards d'euros tandis que le consortium réclame 3,5 milliards.

"Nous pensions être proches d'une solution mais le camp français a soudainement rompu les discussions", a dit à Reuters la porte-parole de TVO, Anna Lehtiranta.

Areva a confirmé l'arrêt des négociations.

"Après un processus prolongé de négociations constructives avec TVO, nous n'avons pas réussi à ce stade à conclure. Néanmoins, de notre côté, la porte reste ouverte", a expliqué le groupe dans une déclaration transmise à Reuters.

"Notre priorité est de mener à bien la cession des activités d'Areva NP dans des modalités qui tiendront compte de cette situation", a-t-il ajouté en faisant référence à sa division de réacteurs nucléaires.

Le dossier OL3 bloque en effet sur la reprise par EDF de cette division, l'électricien français, lui aussi contrôlé par l'Etat, ne voulant pas hériter du moindre passif lié à l'EPR finlandais.

Anna Lehtiranta a assuré que TVO était prêt à accepter une proposition d'accord selon laquelle le contrat sur Olkiluoto-3 n'aurait pas été repris par EDF et Areva aurait payé pour les retards.

La compagnie finlandaise entend ainsi répondre à des affirmations de médias français selon lesquelles elle serait à l'origine du blocage.

"Nous ne sommes pas les fautifs, nous sommes prêts à poursuivre les discussions", a dit la porte-parole.

A l'origine, le coût du projet était estimé à 3,2 milliards d'euros. En 2012, Areva a annoncé qu'il se rapprocherait au bout du compte de 8,5 milliards d'euros. (Jussi Rosendahl, Marc Angrand et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Areva, EDF, Siemens AG