(Actualisé avec précisions sur l'accord, contexte)

COLOGNE, 13 mai (Reuters) - IG Metall, premier syndicat d'Allemagne, et le patronat ont conclu un accord sur une hausse des salaires de 4,8%, en deux temps, pour 3,8 millions de salariés du secteur métallurgique et électrique, ont-ils annoncé vendredi après 14 heures de négociations.

Après une période de modération salariale, les travailleurs allemands profitent à leur tour de la solidité de la première économie d'Europe, où le chômage, à 6,2% en avril, est à son plus bas niveau depuis la réunification de l'Allemagne en 1990.

La revalorisation des salaires annoncée vendredi pourrait renforcer la vigueur de la consommation intérieure, qui a remplacé le commerce extérieur comme principal moteur de la croissance allemande.

Elle est proche en outre de la hausse de 4,75%, là aussi en deux temps, obtenue deux semaines plus tôt par plus de deux millions de fonctionnaires, ce qui semble indiquer qu'il s'agit là d'un étalon pour de futures négociations dans d'autres secteurs.

Les salaires augmenteront de 2,8% le 1er juillet puis de 2,0% en avril 2017, a précisé IG Metall, qui avait déjà obtenu une revalorisation de 3,4% en 2015.

"Cet accord correspond à nos prévisions de hausses significatives des salaires mais ce n'est pas exagéré", a commenté Eckart Tuchtfeld, analyste chez Commerzbank.

L'accord concerne environ 700.000 employés dans l'Etat de Rhénanie-du-Nord-Westphalie mais il s'appliquera ensuite dans le reste du pays, soit à 3,8 millions de travailleurs dans des groupes comme Siemens, ThyssenKrupp et Daimler, a dit le chef de l'organisation patronale Gesamtmetall.

IG Metall réclamait au début des négociations une hausse des salaires de 5% en un an alors que le patronat proposait une revalorisation de 2,1% sur deux ans.

Les salariés ne sont pas les seuls à profiter de la bonne santé économique de l'Allemagne. Le gouvernement a annoncé en avril une hausse des pensions de retraite de 4% dans la partie ouest du pays et de près de 6% dans l'est, soit les plus fortes revalorisations en plus de 20 ans. (Matthias Inverardi, avec Michael Nienaber et Klaus Lauer à Berlin; Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Siemens AG, ThyssenKrupp AG, Daimler AG