Francfort (awp/afp) - Le conglomérat industriel allemand Siemens s'est montré satisfait mercredi de la marche de ses affaires au deuxième trimestre, et a réaffirmé son intention de grossir dans les renouvelables, confirmant à mots couverts ses visées sur l'espagnol Gamesa.

Dans un environnement qualifié de "plein de défis", les ventes de son deuxième trimestre (janvier à mars) ont grimpé de 5% à quasiment 19 milliards d'euros et les commandes ont progressé de 7%, gonflées par d'importants contrats notamment au Royaume-Uni et en Egypte pour plusieurs centrales électriques.

Siemens fabrique des turbines à gaz, des éoliennes, des trains, des appareils médicaux. Il s'est désengagé ces dernières années d'un certain nombre d'activités, dont l'électroménager et les appareils auditifs, deux grosses opérations qui avaient profité aux bénéfices du deuxième trimestre de l'exercice 2014/2015.

Pénalisé par cette effet de comparaison, le bénéfice net trimestriel a chuté de 63% sur un an, à 1,44 milliard. Le bénéfice opérationnel (Ebitda) ajusté a également chuté, de 26%, à 2,59 milliards.

Mais "nous avons réalisé une performance convaincante", a affirmé le patron du groupe, Joe Kaeser, lors d'une conférence téléphonique.

La Bourse semblait du même avis, récompensant l'action d'une petite hausse (+0,72% à 09H50 GMT), sur un marché en baisse. "Les chiffres sont meilleurs que les attentes", a commenté DZ Bank.

Ce n'était pas gagné, alors que la faiblesse du cours du pétrole notamment joue les trouble-fête. Siemens est un gros fournisseur de services et technologies pour les industries pétrolières, et s'est renforcé dans ce domaine en rachetant l'américain Dresser Rand juste avant la dégringolade des cours.

M. Kaeser a réitéré sa promesse d'une "croissance rentable" cette année, qui doit être celle où Siemens cueille les fruits d'une restructuration menée tambour battant ces dernières années.

Les contours du groupe sont encore amenés à changer, Siemens ne cachant pas son intention de "faire partie de ceux qui mènent" la consolidation dans le secteur très concurrentiel des renouvelables - des éoliennes en l'occurrence.

Des rumeurs insistantes prêtent à l'allemand l'intention de racheter l'espagnol Gamesa pour former le numéro un mondial des turbines éoliennes. Mais la conclusion de l'opération semble contrecarrée par des questions sur le sort d'une co-entreprise française de Gamesa et Areva, concurrent de Siemens.

Interrogé sur cette opération, que Siemens n'a jamais officiellement confirmée, M. Kaeser a laconiquement déclaré: "nous ne laissons pas des ralentissements nous mettre sous pression".

Le chiffre d'affaires annuel de Siemens, dont l'exercice fiscal s'achève fin septembre, devrait progresser légèrement, hors effets de change. La prévision de bénéfice par action reste dans une fourchette de 6 à 6,40 euros.

"L'environnement de marché de nos activités cycliques", qui sont aussi les plus rentables, "ne va pas s'améliorer de manière significative" dans les mois qui viennent, a prévenu le groupe, et DZ Bank relevait "l'incertitude" qui pesait sur les prévisions annuelles, du fait de l'environnement macroéconomique et du pétrole.

afp/al