Sika perd 1,35% à 7 670 francs suisses, ce qui le maintient tout de même proche du cours historique de 8 345 francs qu'il affichait le 22 janvier. II n'empêche : les investisseurs et les analystes s'interrogent sur ce qu'implique le versement d'un dividende légèrement plus faible qu'attendu - 111 francs suisses par action au porteur contre un consensus de 112 - qui a toutes les chances d'être lié à une génération de free cash flow également sous les attentes.

Cette dernière a baissé de 15,3% en 2017 à 496,8 millions de francs suisses alors qu'UBS la voyait s'améliorer de 8% et que Kepler Cheuvreux l'estimait à 614,7 millions.

Sika s'est montré en 2017 particulièrement prolixe en investissements, que ce soit pour acquérir des sociétés (7 opérations de M&A en 2017), pour construire de nouvelles usines (+9) ou pour créer de nouvelles filiales afin d'accroitre son empreinte géographique (+3). Evidemment, toutes ces mesures ont pour avantage principal de soutenir la croissance de Sika qui, notamment au quatrième trimestre, a dépassé les attentes à 4%.

Mais la rentabilité du groupe risque de s'en ressentir, signalent les analystes. Pour l'heure, Sika parvient à compenser l'effet dilutif des acquisitions par une stricte maîtrise de ses coûts : sur le seul quatrième trimestre, sa marge d'Ebit n'a baissé que de 40 points de base pour atteindre 14% alors que le consensus la voyait atteindre 13,8%.

Reste que le groupe suisse continue à délivrer de solides résultats. Son bénéfice net a progressé de 14,5% en 2017, à 649 millions de francs suisse, son Ebit a augmenté de 12,7% à 896,3 millions de francs pour un chiffre d'affaires de 6,248 milliards, en croissance de 8,7%. Ce dernier avait déjà été publié début janvier et, à cette occasion, Sika avait confirmé viser un bénéfice opérationnel (Ebit) compris entre 880 et 900 millions de francs suisses sur l'année 2017.

Le groupe suisse a confirmé qu'il cible une croissance de son chiffre d'affaires supérieure à 10% en 2018 et une progression de son Ebit. Sika a précisé que la hausse des coûts des matières premières et la volatilité restent des défis pour cette année. "Nous espérions une guidance plus précise étant donné que Sika a déjà atteint le bas de sa fourchette de prévision de marge pour 2020, soit 14/16%", commente Bernstein.