Zurich (awp) - La récente forte hausse du cours de l'action Sika pourrait contribuer à dégager une solution à la querelle autour de la vente de l'entreprise. Dans une interview accordée à Finanz und Wirtschaft, le directeur général Paul Schuler estime que cela ouvre une possibilité aux trois parties de se sortir gagnante de l'affaire et que tous les besoins soient couverts, "peut-être pas toujours à 100%".

La famille héritière Burkard détient la majorité des droits de vote via la holding familiale Schenker-Winkler Holding (SWH) et veut vendre au groupe français Saint-Gobain. Au début, l'offre du Français représentait une prime de 80% par rapport au cours de l'époque. Actuellement, le cours de l'action se situe près de 20% en dessus du montant offert.

Selon M. Schuler, la solution pourrait être que Sika reste indépendant, que la famille Burkard vend sa participation et en tire un bon prix. "C'est l'objectif que nous poursuivons". Le conseil d'administration est prêt à faire une offre à la famille Burkard, afin qu'elle vende sa participation à l'entreprise.

Les investisseurs avec lesquels le CEO parle ne croient plus que la transaction aboutira comme prévu à un rachat par Saint-Gobain. Malgré cela l'action intègre un risque de 10 à 15%, sans lequel le cours serait encore plus élevé-. L'objectif est de passer à l'action unique, ce qui ferait encore monter le cours, selon le patron.

L'EXPANSION GÉOGRAPHIQUE TOUCHE À SES LIMITES

M. Schuler note par ailleurs que la querelle avec la famille Burkard et Saint-Gobain n'a pratiquement aucune influence sur les affaires. "Nos résultats montrent que les affaires opérationnelles sont très peu touchées". La direction et quelques autres collaborateurs sont naturellement toujours occupés par le dossier, mais cela reste dans les limites. Sans ce problème toutefois, Sika croîtrait encore plus rapidement.

Sur le plan géographique, le CEO estime que l'expansion de Sika touche lentement à ses limites. Le groupe est actif dans une centaine de pays. Il y a toutefois encore assez de potentiel pour gagner des parts de marché et croître encore.

Ces derniers mois et années, le groupe a procédé à plusieurs acquisitions de petite et grande taille. A la question de la taille optimale, M. Schuler note être plutôt prudent avec de petites entreprises qui n'apportent que peu de millions de chiffre d'affaires. La bonne grandeur se situe entre 20 et 100 mio CHF de chiffre d'affaires, mais cela peut aussi être plus grand. Il y a quelques entreprises qui cadreraient bien avec Sika, a-t-il conclu.

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