Zurich (awp) - Le chimiste du bâtiment Sika a réalisé une progression autant au niveau des ventes que de la rentabilité au premier semestre. La croissance des volumes et un développement proportionnel des coûts et des adaptations de prix ont permis une nouvelle amélioration des marges, a indiqué jeudi le groupe zougois. Ce dernier a satisfait aux attentes du marché et confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'année.

Le chiffre d'affaires s'est amélioré de 6,7% sur un an à 2,99 mrd CHF entre janvier et juin, alors que la croissance en monnaies locales (ML) s'est fixée à 8,1%. Sika met ces ventes "record" sur le compte des investissements consentis dans de nouveaux produits ainsi que les filiales et usines inaugurées de par le monde.

Les effets de change liés à la force du franc ont pesé à hauteur de 1,4% sur les recettes, un niveau moindre que par le passé.

Le résultat d'exploitation (Ebit) a enregistré une hausse de 13,7% de 402,1 mio, malgré la hausse des prix des matières premières. Le bénéfice net a quant à lui atteint 285,7 mio, en croissance de 16% sur un an, a détaillé Sika dans un communiqué.

Ces performances correspondent, voire dépassent légèrement les attentes du marché. Les analystes interrogés par AWP tablaient en moyenne sur des recettes de 2,995 mrd CHF, un Ebit de 394,7 mio et un profit net de 277,5 mio.

L'Europe de l'Est, l'Afrique, l'Amérique du Nord, l'Argentine et la région Pacifique ont atteint des croissances supérieures à 10%, a précisé le directeur général Paul Schuler, cité dans le communiqué. Les activités automobiles à une cadence plus élevée que celle du marché.

"Avec le développement commercial positif au premier semestre 2017, l'ouverture d'une nouvelle entité nationale et de trois nouvelles usines, nous avons fait un pas de plus dans nos objectifs stratégiques 2020", a affirmé le nouveau patron de Sika.

L'AMÉRIQUE DU NORD EN GRANDE FORME

La plus forte croissance est enregistrée en Amérique du Nord, avec une augmentation de 17,4% du chiffre d'affaires, contre 12,7% une année auparavant. Les Etats-Unis se démarquent tout particulièrement, grâce à une croissance de 20%, ce qui a permis à Sika de croître plus rapidement que le marché américain de la construction.

La région Europe, Moyen-Orient et Afrique présente une progression des ventes de 7,0%, à comparer aux 6,6% du premier semestre 2016. L'Allemagne, la France, la Suisse, l'Italie et la Grande-Bretagne demeurent des marchés principaux pour le chimiste du bâtiment.

La production a été passablement étendue dans cette zone, avec une reprise d'entreprise (Bitbau Dörr en Autriche), la création d'une filiale (Sénégal) ou de nouvelles usines (Tanzanie et Kazakhstan).

L'Amérique latine doit se contenter d'une augmentation de 2,7% des recettes, alors qu'elle avait grimpé jusqu'à 5,9% lors des six premiers mois de 2016. D'importants pays comme l'Argentine ou le Mexique ont connu un développement supérieur à la moyenne. En revanche, la crise économique et politique sévissant actuellement au Brésil a passablement plombé la performance.

La croissance s'est plus ou moins stabilisée dans la région Asie/Pacifique à 4,1% (4,6% précédemment). Tous les marchés affichent des augmentations supérieures à la moyenne, aux notables exceptions de l'Indonésie et de Singapour, où les projets publics d'immeubles d'habitation ont connu un ralentissement, déplore le groupe.

Forte de ces résultats, la direction a confirmé ses objectifs pour l'année en cours avec une croissance des ventes de 6% à 8% à 6 mrd CHF. Si la hausse des prix et la volatilité des matières premières restent "un défi", le groupe anticipe néanmoins un Ebit et un bénéfice net en légère hausse.

Concernant la prise de contrôle "hostile" par le français Saint-Gobain, sur laquelle les deux sociétés se livrent un bras de fer depuis plus de deux ans, Sika a indiqué que cette situation continuait à représenter un "facteur d'incertitude".

al/fr