La reprise de Sika (SIK.VX) par le français Saint-Gobain (>> SAINT GOBAIN) pourrait se révéler désastreuse pour le groupe de chimie suisse, dans la mesure où son nouveau propriétaire privilégierait ses propres activités au détriment de celles dont il ferait l'acquisition, a déclaré lundi un des principaux actionnaires de Sika.

Iain Richards, qui représente le fonds Threadneedle Investments, basé à Londres, a déclaré qu'un vaste éventail d'activités de Sika et de Saint-Gobain se chevauchaient, ce qui réduit de fait les atouts potentiels d'un rapprochement. Il a également noté que Sika serait entravée par un fonctionnement plus bureaucratique si la société était intégrée à un groupe de l'envergure de Saint-Gobain.

"Sika n'a pas besoin de Saint-Gobain", a affirmé Iain Richards, dont le fonds détient une participation de 1,7% dans Sika.

Ces commentaires interviennent alors que Iain Richards et d'autres actionnaires de Sika s'organisent pour empêcher un rachat hostile par Saint-Gobain, qui a conclu un accord en vue d'acquérir pour 2,75 milliards de francs suisses une participation de contrôle détenue par la famille Burkard, qui a fondé le groupe.

Cette transaction donnerait le contrôle à Saint-Gobain puisque la participation de la famille Burkard représente 52% des droits de vote du groupe, mais seulement 16% des actions en circulation.

L'entreprise a invoqué une clause qui l'autorise à limiter les droits de vote de la famille Burkard à 5%. La famille Burkard conteste cette décision et le tribunal de Zug, en Suisse, est en train d'étudier cette affaire.

Une porte-parole de Saint-Gobain n'était pas immédiatement disponible pour apporter un commentaire.

-John Revill, Dow Jones Newswires

(Version française Céline Fabre)

Valeurs citées dans l'article : SAINT GOBAIN