Le conglomérat japonais veut à céder sa division de mémoires afin de couvrir les pertes de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, qui a déposé le bilan en mars.

Toshiba avait désigné en juin comme acquéreur privilégié un consortium emmené par l'Etat japonais, le fonds d'investissement américain Bain Capital et le sud-coréen SK Hynix, avec l'espoir de conclure un accord pour un montant d'environ 2.000 milliards de yens (16,1 milliards d'euros).

Ces discussions sont à l'arrêt depuis que Western Digital, qui exploite conjointement avec Toshiba la principale usine de fabrication de puces du groupe au Japon, a saisi la justice américaine, estimant que le japonais ne pouvait pas vendre cette division sans son consentement.

Cette bataille juridique entre les deux partenaires a semé la confusion et amené les fonds soutenus par l'État à exiger une résolution du conflit avant toute vente.

WD VEUT 15% DES PUCES DE TOSHIBA

Selon des sources, WD a également soumis en juin une offre d'environ 2.000 milliards de yens à Toshiba.

Le groupe américain prévoit de s'allier avec le fonds d'investissement KKR et deux fonds publics japonais en vue d'acquérir 15% de la filiale puces de son partenaire, ont ajouté les sources.

Le consortium formé par Bain a perdu son statut d'acquéreur privilégié à la fin du mois juillet, ont indiqué les sources.

Sollicité, Toshiba n'a pas souhaité s'exprimer sur les détails des négociations en cours.

Toshiba veut finaliser la cession avant fin mars 2018 et la clôture de son exercice fiscal afin d'éviter de présenter une situation nette négative pour la deuxième année consécutive, qui l'obligerait à se retirer la cote à la Bourse de Tokyo.

Les autorisations réglementaires pouvant prendre jusqu'à six mois, Toshiba souhaite parvenir à un accord de cession d'ici la fin août.

Les sources ont ajouté qu'un accord entre Toshiba et WD pourrait être rendu difficile en raison des inquiétudes des responsables de la division semi-conducteurs en raison de la dégradation des rapports entre les deux groupes.

Les tensions entre Toshiba et Western Digital se sont envenimés en raison de leur incapacité à trouver un nouvel accord de coentreprise sur les semi-conducteurs après l'acquisition par Western Digital de SanDisk, partenaire de Toshiba dans ce segment depuis 17 ans, en mai 2016.

Le Nikkei, qui ne cite pas de sources, avait écrit un peu plus tôt que le directeur général de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, avait déclaré à des banques qu'il allait se concentrer sur les négociations avec Western Digital afin de parvenir à un accord avant la fin du mois.

A la Bourse de Tokyo, l'action Toshiba a fini mercredi sur un gain de 4,3%. Western Digital de son côté avançait de 2,20% à Wall Street vers 17h20 GMT.

(Makiko Yamazaki et Ritsuko Ando, Marc Joanny et Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Taro Fuse

Valeurs citées dans l'article : KKR & Co. L.P., Toshiba Corp, SK Hynix Inc, Western Digital