Milan (awp/afp) - Après New York et Londres, les projecteurs s'allument mercredi sur les podiums de la Semaine de la mode à Milan, où souffle un vent d'espoir et de renouveau avec les premiers signes d'une timide reprise.

Avec 70 défilés et une centaine de présentations pour un total de 174 collections ainsi que divers événements parallèles entre soirées spéciales et initiatives culturelles, cette édition consacrée aux collections de prêt-à-porter féminin automne/hiver 2017-18 affiche un beau programme.

Giorgio Armani, Gucci, Versace, Prada, Moschino, Dolce & Gabbana... Les ténors du made in Italy seront tous présents aux côtés d'une kyrielle d'autres grandes marques et de nombreux noms venant des quatre coins du monde, dont la Chine ou encore la Géorgie.

Cette Semaine milanaise, toujours plus internationale, sera marquée en particulier par deux temps forts avec les très attendus défilés mixtes de Gucci et de Bottega Veneta, dont les collections masculines pour l'hiver prochain n'ont pas été montrées comme d'habitude en janvier, mais seront dévoilées maintenant sur les podiums, en même temps que les collections féminines.

"Nous sommes très satisfaits de ce programme, dans lequel va s'insérer pour la première fois la griffe française Vionnet, qui défilait auparavant à Paris", s'est réjoui le président de la Chambre nationale de la mode italienne, Carlo Capasa, qui met en avant aussi la reprise de l'industrie de la mode avec "des résultats meilleurs que prévu".

Le secteur de la mode transalpine comprenant habillement, accessoires, lunetterie, joaillerie et cosmétique a terminé l'année 2016 avec un chiffre d'affaires total de 84,1 milliards d'euros contre les 83,6 milliards d'euros attendus par la Camera Nazionale della Moda Italiana (CNMI), soit une hausse sur un an de 1,9%.

- RÉVEIL DOMESTIQUE -

Après un premier trimestre négatif, la reprise s'est surtout fait sentir aux deuxième et troisième trimestres, en particulier grâce au réveil du marché domestique, où les ventes ont enregistré une belle progression, grimpant de 9,2% entre juin et septembre.

L'industrie de l'habillement, à elle seule, a vu son chiffre d'affaires progresser de 1,5 % l'an dernier, selon le dernier rapport économique publié par l'organe de la mode italienne. Quant au seul secteur du prêt-à-porter féminin, il a vu ses ventes croître de 2,3 % en 2016 avec un chiffre d'affaires total de 13 milliards d'euros, selon les estimations de l'organisme patronal Sistema Moda Italia (SMI) publiées lundi.

"Ce sont des chiffres importants, qui soulignent la centralité de Milan dans le panorama des Fashion Weeks internationales", s'est félicité Carlo Capasa. "Pour le premier semestre 2017, tout en tenant compte des inconnues économico-financières et géopolitiques, nous tablons pour l'ensemble du secteur sur une ultérieure croissance de 1 %", a-t-il ajouté.

"Les Semaines de la mode les plus importantes, celles de février et de septembre, engrangent des retombées économiques indirectes pour la ville représentant quelque 50 millions d'euros. Contrairement aux autres capitales de la mode, Milan est en train de vivre une excellente période", a renchéri Cristina Tajani, adjointe au maire chargée des politiques du travail, des activités productives, de la mode et du design.

Comme chaque année, la municipalité apporte son soutien à la manifestation en mettant à disposition des espaces dans des lieux emblématiques de la ville. A la salle des Cariatides du Palais Royal, à deux pas du célèbre Dôme, qui accueille certains défilés, s'ajoute cette saison le musée national des sciences et de la technologie.

Le Pavilion UniCredit, auditorium et centre polyfonctionnel se dressant place Gae Aulenti, dans le nouveau quartier des affaires de Milan, servira une fois de plus de centre névralgique à la Fashion Week hébergeant presse, organisateurs et institutions durant toute la semaine, ainsi que le Fashion Hub Market, un espace ou sera présenté le travail de 15 stylistes débutants.

afp/lk