(Bien lire au §2 que SNC-Lavalin emploie 22 personnes à Brive, pas 70)

* Le maire de Brive a remis un courrier à François Hollande

* Il l'a alerté sur les emplois de SNC-Lavalin à Brive

* Le groupe canadien emploie 1.000 personnes en France

* Il a reçu une offre d'Impact Holding et de Ciclad Gestion

* Pas de signe que cet acquéreur veuille supprimer des postes

PARIS/MONTREAL, 30 août (Reuters) - Le groupe canadien SNC-Lavalin s'est montré mardi rassurant sur les implications en termes d'emplois de l'offre de reprise de ses actifs français déposée par un tandem de deux sociétés françaises d'investissement.

Le maire de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), où SNC-Lavalin a une agence employant 22 personnes, a interpellé début août François Hollande sur la vente par le groupe d'ingénierie et de BTP des 13 agences et 17 aéroports régionaux qu'il compte en France.

"Il n'y a aucune indication à ce stade que cet acquéreur potentiel envisage d'éliminer des emplois", a déclaré à Reuters un porte-parole de SNC-Lavalin.

Le groupe canadien emploie 1.000 personnes en France, où il exploite en délégation de service public 17 aéroports régionaux : Paris-Vatry, première concession du genre remontant à 1998, Nîmes, Reims, Troyes, Annecy, Le Havre, Mayotte, Saint-Martin-Grand-Case, Tarbes, Cherbourg, Angoulême, Rouen, Tours, Toulouse-Francazal, Vannes, Chalon-sur-Saône et Auxerre-Branches.

Il a annoncé lundi étudier une offre sur la totalité de ses actifs en France, émanant d'un partenariat entre les sociétés non cotées Impact Holding et Ciclad Gestion, spécialisée depuis une trentaine d'années dans l'investissements dans les PME.

SNC-Lavalin, qui n'a pas précisé le montant de l'offre, a ajouté avoir lancé le 22 août une procédure de consultation avec les représentants du personnel en France concernant une vente éventuelle.

"Nous avons l'intention d'étudier cette offre dans la mesure où elle est cohérente avec nos initiatives d'alignement de nos activités avec notre stratégie d'entreprise mondiale", a-t-il dit.

Ciclad n'était pas disponible dans l'immédiat pour commenter ces informations.

Frédéric Soulier, maire LR de Brive, a remis au président de la République un courrier début août pour lui faire part de ses craintes sur l'emploi dans sa ville, mais aussi à Reims, Troyes et Quimper.

"Le maire lance une alerte pour que les emplois de SNC-Lavalin à Brive soient maintenus", a expliqué mardi à Reuters un porte-parole de la municipalité. Il a ajouté qu'à ce jour, l'Elysée n'avait pas répondu au courrier.

A la suite d'un article du journal canadien La Presse, Benoît Poirier, analyste chez Desjardins, écrivait dans une note la semaine dernière que la filiale française pourrait susciter un prix supérieur aux 45 millions de dollars canadiens (31 millions d'euros) perçus par SNC-Lavalin à l'occasion de la cession d'une filiale canadienne de gestion d'actifs immobiliers cette année.

Il estimait que l'opération pourrait avoir un impact positif pour les marges consolidées au vu de l'environnement concurrentiel difficile du marché français.

SNC-Lavalin a également fait partie du tour de table lors de la privatisation de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, mais en appui technique du repreneur chinois Symbiose.

La principale filiale du groupe, SNC-Lavalin Inc., qui pèse 60% de SNC-Lavalin, a été radiée en juillet 2013 par la Banque mondiale pour dix ans dans le cadre d'un accord de règlement négocié à l'issue d'une enquête sur des allégations de corruption au Bangladesh et au Cambodge. (Gilles Guillaume et Allison Lampert, avec Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez et Gwénaëlle Barzic)