La victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle était largement anticipée par les marchés. Résultat, les valeurs financières, qui avaient largement profité de la baisse du risque politique ces dernières semaines, ont été lundi pénalisées par des prises de bénéfices. En repli de 2,53% à 50,57 euros, Société Générale a accusé l'une des plus forte baisse du CAC 40 devant BNP Paribas (-1,53% à 66,84 euros). Crédit Agricole a cédé 0,66% à 14,355 euros. Pour autant, Société Générale affiche depuis les résultats du premier tour un gain de 9,2% (+7,8% pour BNP; +15,7% pour Crédit Agricole).

Alors ”Sell in May and go away” après la performance depuis le 23 avril? Les professionnels sont partagés. Malgré la probable poursuite de la réduction de la prime de risque du marché actions en Europe, et notamment en France, Oddo estime que ce célèbre dicton pourrait rester dans les esprits surtout avec les performances boursières enregistrées depuis le 1er tour.

Selon le broker, la victoire d'Emmanuel Macron devrait être favorable au secteur financier dans son ensemble, ainsi qu'aux sociétés endettées et surtout aux groupes exposés à l'Europe et au marché domestique compte tenu de son approche " pro-Europe " et " pro-entreprises " (construction, infrastructures, Aero, Auto, SSII, Media, entres autres).

Si on prend l'hypothèse que le mouvement " En Marche ! " obtienne une majorité absolue aux prochaines élections législatives, le nouveau Président, réformateur centriste pro-européen, sera en mesure de mettre en place un programme économique visant à réduire les déficits publics et accélérer la croissance économique du pays. Son élection aura donc un impact favorable sur le risque politique en Europe, sur le rating de la France et sur ses perspectives économiques, estime Vincent Durel, gérant actions françaises et européennes chez Fidelity.

Plus spécifiquement, le programme d'Emmanuel Macron aura des impacts favorables sur les résultats des entreprises ainsi que sur plusieurs secteurs d'activités. "Ainsi en combinant la transformation du CICE en baisse structurelle de charges avec la baisse prévue du taux d'impôt pour les sociétés à 25 %, on peut calculer un impact positif théorique de l'ordre de 10 % sur les résultats des entreprises françaises, ce qui permettra de dégager des ressources supplémentaires, notamment pour l'investissement", révèle le gérant.