LONDRES, 21 juillet (Reuters) - La date du procès relatif à la plainte déposée par le fonds souverain libyen contre la Société générale a été repoussée au 25 avril 2017 par un juge londonien.

Le dossier, dans lequel la Libyan Investment Authority (LIA) réclame près de 2,1 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros) à la banque française, devait initialement donner lieu à un procès en janvier prochain.

Le report décidé mercredi intervient après une demande d'ajournement des défenseurs de la Société générale, qui arguaient de l'ampleur du travail restant à réaliser.

Lors des trois jours d'audience de cette semaine à Londres, les avocats de la LIA ont pour leur part demandé de nouvelles informations sur la signification des noms de code utilisés par des salariés de la banque française.

Selon des pièces du dossier que Reuters a pu consulter, la LIA estime avoir identifié les individus auxquels faisaient référence certains de ces noms de code.

Par exemple, Mustafa Zarti, le directeur exécutif adjoint de la LIA à l'époque des transactions litigieuses, semble avoir été surnommé "Zorro", affirment ces pièces.

Walid Giahmi, un homme d'affaires libyen, aurait quant à lui été surnommé "le docteur".

Lors de l'audience de mercredi, la Société générale a accepté de fournir une explication à l'utilisation de certains noms de code, dans la limite de ses possibilités, d'ici au 7 octobre. Un porte-parole de la banque n'a pas souhaité faire de plus amples commentaires sur ce dossier.

La LIA affirme que les transactions contestées ont été réalisées par le biais d'un "mécanisme frauduleux et corrompu" ayant conduit au versement de 58,5 millions de dollars à une société enregistrée au Panama dénommée Lenaida, contrôlé alors par Giahmi.

La Société générale réfute ces allégations et "toute affirmation tendant à mettre en cause la légalité de ces investissements".

Les représentants de Giahmi n'ont pas répondu à des demandes répétées de commentaires.

La LIA affirme aussi que certains noms de code, comme "biscuits", "pizza" ou "cuisine" semblent faire référence non pas à des personnes mais à des transactions ou à d'autres activités.

Elle ajoute que ces noms de code étaient utilisés dans un contexte "suggérant fortement une fraude ou une autre malversation". (Claire Milhench; Marc Angrand pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)