Sodexo (>> SODEXO) n'exclut pas de réaliser de nouvelles acquisitions dans les titres de services au Mexique, mais le groupe veut avant tout se concentrer sur l'intégration de Servi-Bonos, qui va lui permettre de devenir le numéro deux du marché local, a déclaré à Dow Jones Newswires le directeur général de la branche solutions de motivation du groupe.

"Notre priorité reste la croissance interne, et nous ne ferons pas d'acquisitions si c'est juste pour grossir", a affirmé Denis Machuel lundi, dans le cadre d'un entretien avec Dow Jones Newswires. "Il nous faut d'abord intégrer Servi-Bonos, ce qui devrait prendre au moins un an. Nous espérons que les autorités de la concurrence mexicaines nous accorderont leur feu vert, ce qui pourrait être le cas dans les trois à quatre prochains mois", a-t-il ajouté.

Le géant de la restauration collective et des titres de services Sodexo a annoncé lundi matin le rachat pour 60 millions d'euros de Servi-Bonos au Mexique. Cette opération va lui permettre de devenir numéro deux des titres de services aux Mexique, derrière son grand concurrent français, Edenred (>> EDENRED).

L'opération reste certes modeste à l'échelle de Sodexo. La valeur totale des titres émis l'année dernière par Servi-Bonos - essentiellement dans la restauration mais également dans d'autres domaines comme les transports - représente à peine plus de 2% de celle des titres émis en 2011 par sa branche solutions de motivation, qui s'est établie à 13,7 milliards d'euros.

Mais "cette acquisition témoigne de l'intérêt du groupe pour cette zone qui continue d'offrir un potentiel de croissance important", estime CM-CIC Securities. Au premier semestre, clos à la fin février, la valeur des titres émis par le groupe a progressé de 17,3% à données comparables en Amérique latine, contre une hausse de 11,4% sur l'ensemble du globe.

Les risques opérationnels liés à l'intégration de Servi-Bonos n'inquiètent pas Denis Machuel.

"Les positions de Servi-Bonos au Mexique sont très complémentaires des nôtres. La société est surtout implantée dans le Nord-Est, qui est une région dynamique, alors que nous sommes avant tout présents à Mexico City et dans le sud du pays", a-t-il expliqué.

"En outre, Servi-Bonos et Sodexo partagent les mêmes valeurs et ont la même culture d'entreprise", a indiqué le dirigeant.

Avec un bilan sain et un excédent brut d'exploitation annuel supérieur à 1 milliard d'euros, Sodexo a néanmoins les moyens de réaliser de nouvelles opérations de croissance externe, notamment dans un marché qui pourrait ne pas manquer d'opportunités.

"Le marché mexicain est très fragmenté, avec plus d'une dizaine d'acteurs", a relevé Denis Machuel. "De nouvelles opérations de croissance restent donc possibles, mais elles ne peuvent être envisagées qu'en complément de la croissance interne", a-t-il estimé.

Le développement de Sodexo en Amérique latine s'est historiquement appuyé sur plusieurs opérations de croissance externe.

Le groupe a notamment procédé à deux opérations significatives au Brésil ces dernières années. Il y a finalisé l'année dernière le rachat du numéro deux local de la restauration collective, Puras do Brasil. Et en 2008, l'acquisition du spécialiste des chèques et cartes de services VR lui avait permis de doubler de taille sur ce marché.

Lundi à 15h52, l'action Sodexo progressait de 0,9% à 60 euros, pour se rapprocher de ses plus hauts niveaux depuis cinq ans. Dans le même temps, le CAC 40 abandonnait 0,5%, dans un marché inquiet au sujet des dettes espagnoles et italiennes.

L'opération annoncée lundi par Sodexo est une bonne surprise aux yeux d'Oddo Securities. Dans un bref commentaire, la société de Bourse a souligné que le prix payé lui semblait relativement bon marché, notamment dans la mesure où les acquisitions de taille moyenne dans le secteur sont rares et chères.

D'après les calculs d'Oddo, Sodexo a payé Servi-Bonos 11 fois son résultat opérationnel, alors que ce ratio est de 18 fois pour Edenred.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com

Valeurs citées dans l'article : SODEXO, EDENRED