Sodexo (+1,81% à 106,60 euros) retrouve quelques couleurs après la sanction qui lui a été infligée hier - le titre a décroché de plus de 5% - suite à la publication d'un chiffre d'affaires du premier trimestre décevant. Les investisseurs semblent donc abonder dans le sens d'un Oddo BHF ou d'un Bernstein qui estiment qu'une baisse du titre hier n'est pas étonnante mais qu'elle a été disproportionnée, voire qu'elle ouvre des opportunités. Ainsi, Oddo BHF reste confiant quant à l'atteinte des objectifs annuels du groupe.

Il cible 2,4% de croissance du chiffre d'affaires annuel de Sodexo contre une fourchette de prévisions de 2 à 4% donnée par Sodexo. "A ces niveaux, la valorisation reste un facteur de soutien important à nos yeux sur un business model qui reste solide et fortement générateur de free cash flow. Aussi, nous maintenons notre rating positif même si nous ne voyons pas de catalyseurs importants à court terme sur la valeur", conclut Oddo BHF. L'analyste a maintenu sa recommandation d'Achat et relevé son objectif de cours de 122 à 125 euros sur Sodexo.

Pour sa part, Bernstein voit également dans la valorisation actuelle du titre un point d'entrée intéressant. En dépit de la déception du premier trimestre, Bernstein reste convaincu que Sodexo va réussir à atteindre une croissance à deux chiffres de son bénéfice par action à partir de 2019. L'analyste apprécie la stratégie de multi-services déployée par le groupe français et note qu'elle commence à porter ses fruits.

Sodexo pourrait voir sa rentabilité s'effriter

"Le marché va avoir besoin de catalyseurs pour reconstruire la confiance avec une entreprise qui a abaissé à deux reprises ses prévisions en 2017 et qui a un nouveau CEO cette année. L'annonce de nouvelles acquisitions en Amérique du Nord, la journée investisseurs de septembre et le simple fait d'atteindre les objectifs fixés pourraient être ces soutiens à l'action", conclut Bernstein.

Face à ces analyses plutôt bienveillantes sur Sodexo, les notes plus pessimistes issues de Barclays et Kepler Cheuvreux passent au second plan. Du côté de Barclays, l'analyste a abaissé de 2 à 1,7% sa prévision de croissance organique annuelle après la déception du premier trimestre, alors que Sodexo table toujours sur une hausse de son activité de 2 à 4% cette année. Barclays craint que la prévision de marge soit également en péril et affiche sa nette préférence pour Compass.

Kepler Cheuvreux est sur une ligne analogue, maintenant sa recommandation Conserver sur Sodexo, tout en abaissant de 120 à 115 euros son objectif de cours. Après la déception du premier trimestre, l'analyste estime que la borne haute de la fourchette de prévision de croissance annuelle, à 4%, sera encore plus difficile à atteindre. En revanche, il ne voit pas de menace particulière sur la borne basse, de 2%, et s'attend à ce que le deuxième trimestre soit dans la fourchette 2-4%.

En revanche, Kepler Cheuvreux n'exclut pas que les marges de Sodexo soient sous pression du fait d'un mix géographique défavorable - le groupe a des difficultés au Brésil et en Amérique du Nord qui sont ses deux régions les plus rentables - et de l'inflation salariale en vigueur dans de nombreux pays.