L'investissement, qui a été approuvé par le conseil d'administration d'Uber en octobre, va déclencher une série de changements chez Uber. Ainsi, les droits de vote de certains actionnaires d'origine seront limités; le conseil d'administration va passer de 11 à 17 membres; l'influence du fondateur et ancien patron de la société de transport, Travis Kalanick, sera réduite.

L'arrivée de SoftBank et les changements au conseil d'administration ont le soutien du nouveau patron du groupe, Dara Khosrowshahi. C'est le point d'orgue d'une année difficile chez Uber. La semaine dernière encore, la société révélait avoir dissimulé une importante cyberattaque dont elle a été victime en octobre 2016.

Le consortium d'investisseurs mené par SoftBank et le Dragoneer Investment Group prévoit de prendre une participation d'au moins 14% dans Uber. L'offre sera lancée mardi et les investisseurs auront près d'un mois pour répondre, ont dit les sources lundi.

Le consortium d'investisseurs mené par SoftBank aura deux des nouveaux sièges au conseil d'administration, les quatre autres étant réservés à des administrateurs indépendants.

S'il n'y a pas assez de vendeurs, SoftBank peut encore renoncer à l'opération.

Le groupe japonais doit par ailleurs faire un investissement d'un milliard de dollars dans Uber sur la base de sa valorisation à 68,5 milliards de dollars.

Même au prix décoté de 30%, Uber reste la deuxième start-up non cotée la plus valorisée au monde après la chinoise Didi Chuxing, qui offre des services de covoiturage. L'offre de SoftBank et de ses associés reste donc attractive pour les investisseurs d'origine, y compris des salariés.

Uber prévoit de s'introduire en Bourse en 2019.

Depuis sa valorisation à 68,5 milliards de dollars il y a plus d'un an, le groupe a accumulé les affaires, y compris de harcèlement sexuel. Il est aussi soupçonné d'avoir cherché à contourner la réglementation grâce à des logiciels espions et de corruption en Asie. Un procès se profile enfin avec Waymo, la filiale de conduite autonome d'Alphabet, qui l'accuse d'avoir volé des brevets.

La semaine dernière, Uber a reconnu avoir dissimulé le vol de données de 57 millions de clients fin 2016 et avoir payé 100.000 dollars aux deux hackers en échange de leur silence.

(Heather Somerville et Liana B. Baker; Danielle Rouquié et Véronique Tison pour le service français)