Soitec leader mondial de la production de matériaux semi-conducteurs innovants, annonce ce jour, son intention de procéder à deux augmentations de capital pour un montant total compris entre 130 millions et 180 millions d'euros. A l'issue de cette opération, CEA Investissement (CEAI), National Silicon Industry Group (NSIG) et Bpifrance Participations (Bpifrance) détiendrait chacun 14.5% du capital de la société. CEAI disposerait d'une option lui permettant de porter par la suite sa participation à 15%.

Les fonds levés sont destinés à financer les investissements de capacité industrielle pour la production de FD-SOI et à renforcer le bilan de Soitec à travers le remboursement des emprunts à échéance mai 2016 et la possibilité de racheter des OCEANE 2018.

La décision de Soitec de renforcer ses investissements de capacité pour la production de FD-SOI s'inscrit dans le cadre de la stratégie de refocalisation de ses activités dans le domaine de l'Electronique et des perspectives prometteuses liées à l'adoption à grande échelle du FD-SOI par l'industrie des semi-conducteurs : deux des quatre plus grandes fonderies mondiales ont annoncé leur entrée en phase de production de masse et la fabrication de plusieurs lots industriels utilisant les plaques FD-SOI.

Le renforcement de la situation financière de Soitec va lui permettre de financer les investissements de capacité nécessaires à la production de FD-SOI 300 mm sur le site de Bernin II (France) et capter ainsi le fort potentiel de croissance des marchés dédiés à l'électronique grand public, à l'automobile et aux applications industrielles.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader mondial de la production de semi-conducteurs utilisant la technologie SOI (plaques de silicium), reconnue par tous les grands acteurs de l’énergie et de l’électronique et octroyant un quasi-monopole ;
- Expertise reconnue dans la technologie déplétée ou FD-SOI utilisée sur les smartphones de Samsung depuis 2015 ;
- Alliance stratégique avec le coréen SK Innovation portant sur les substrats et dont les premiers produits seront commercialisés début 2017 ;
- Recentrage sur l’électronique dont les ventes ont crû de près de 50 % en 2014 ; ;
- Importants investissements en R&D et en capacités industrielles, notamment pour la division énergie solaire et l’éclairage LED, à diodes électroluminescentes ;
- Obtention des premiers contrats dans le LED, avec la RATP, Sumitomo et GT Technologies.

Les points faibles de la valeur
- Forte dépendance de l’activité au marché mondial des PC, entraîné dans une spirale baissière que ne compensent pas les projets dans la mobilité – smartphones et tablettes ;
- Après le rejet américaine de la technologie solaire du groupe, vers un abandon de cette diversification (près de la moitié du CA) qui pèsera sur la rentabilité future ;
- Absence de capacité bénéficiaire continue depuis l’exercice 2006-2007, soit un cumul de 8OO M€ de pertes ;
- Malgré 3 augmentations de capital en actions et en Océanes en 2 ans, situation bilancielle très tendue.

Comment suivre la valeur
- Profil « early cyclique » car en amont de la chaîne de production ;
- Forte corrélation du titre avec l’activité d’AMD d’une part, l’annonce de vente des activités solaires d’autre part ;
- Réalisations des annonces d’investissements de GlobalFoundries dans le FD-SOI ;
- Avancée du plan d’économies Soitec 2015 visant au retour à l’équilibre opérationnel 2016-2017, puis à une rentabilité opérationnelle de 15 % à long terme ;
-Interrogations sur la stratégie du groupe qui suspendait sa réorganisation à la vente des activités solaires au chinois Suncore, annulée en août : 3 divisions, l’une pour le digital (technologie PD-SOI pour serveurs, ordinateurs et consoles), l’autre pour les communications et power (applications radiofréquences et automobiles), la troisième pour le lighting (ampoules LED) ;
- Interrogations sur une intervention de l’état français, le FSI détenant 9,93 % des actions et la CDC 3,41 %, le président-fondateur André-Jacques Auberton Hervé en conservant 5,09 % et 9,16 % des droits de vote.

Semi-conducteurs
La Chine se situe actuellement à la trente-huitième place mondiale des fournisseurs de semi-conducteurs,  avec un chiffre d’affaires de 1,57 milliard de dollars en 2014, selon le cabinet IC Insights. Ce pays ambitionne de détenir la troisième place sur le plan mondial en 2020, derrière les Etats-Unis (Intel a réalisé 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans les semi-conducteurs en 2015,) et la Corée (chiffre d'affaires de 41,6 milliards de dollars dans les semi-conducteurs en 2015 pour Samsung Electronics). Pour cela, la Chine mise sur le groupe Tsinghua Unigroup. Son objectif est de renforcer la production locale et les acquisitions pour accéder à des technologies clés.