CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs et du soja ont baissé cette semaine à Chicago, affectés par la hausse des stocks, quand les moissons battent leur plein et que des problèmes logistiques freinent leur transport. Les prix du blé ont aussi baissé.

"La première semaine d'octobre est historiquement l'une des semaines les plus difficiles pour les cours des produits agricoles", rappelle Bill Nelson de Doane Advisory Services.

"Les agriculteurs moissonnent leurs récoltes et livrent en masse leur production, ce qui fait monter les réserves", explique-t-il.

Certes, les pluies qui sont récemment tombées dans le centre du pays ont un peu ralenti les travaux dans les champs, mais les prévisions météorologiques anticipent un temps plus favorable à partir de la semaine prochaine.

Et selon les premiers retours, les rendements sont meilleurs que prévu.

"Plusieurs cabinets privés ont relevé leurs estimations de production avant la publication" le 12 octobre du prochain rapport officiel sur l'offre et la demande de produits agricoles, souligne Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

A cette pression saisonnière s'ajoute cette année des complications de transports.

Le niveau des eaux du fleuve Mississippi et des rivières Ohio et Missouri, qui servent à acheminer les produits agricoles depuis le centre du pays vers le golfe du Mexique d'où ils sont expédiés à l'étranger, est particulièrement bas.

"Les barges ne peuvent pas être autant chargées qu'habituellement", explique M. Nelson.

Résultat: faute d'être éclusées à un rythme normal, les réserves gonflent encore plus que d'habitude.

Au-delà de ces problèmes logistiques, les ventes de maïs, de soja et de blé sont freinées par la récente vigueur de la monnaie américaine, qui rend plus cher les achats de produits vendus en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les commandes de soja sont en plus plombées par le fait que la Chine, principal importateur de l'oléagineux produit aux Etats-Unis, est en vacances pour une semaine de congés nationaux. Cette situation devrait toutefois se rattraper la semaine prochaine.

Pendant ce temps là au Brésil, gros producteur de soja et de maïs, l'arrivée de pluies dans le centre du pays en ce début de saison des semis de soja a allégé les craintes de voir la récolte affectée par un temps trop sec.

Du côté du blé, "les récentes pluies en Australie ont permis d'améliorer la qualité, ce qui a sans doute précipité la baisse des prix", estime M. Strickler.

Aux Etats-Unis, les précipitations qui sont tombées dans les principales zones de production de blé d'hiver ont un peu retardé leur semis. Mais, note M. Nelson, "à moins que ces pluies ne persistent plusieurs semaines, c'est un élément plutôt positif pour les terres et les futurs rendements et les agriculteurs seront peut-être incités à en semer plus".

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, évoluait vendredi à la mi-séance à 3,5000 dollars contre 3,5525 dollars vendredi dernier à la clôture.

Le boisseau de blé pour décembre, là encore le contrat le plus échangé, s'échangeait à 4,4200 dollars contre 4,4825 dollars en fin de semaine dernière.

Le boisseau de soja pour novembre, contrat le plus actif, cotait 9,6400 dollars contre 9,6825 dollars à la fermeture il y a une semaine.

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