CHICAGO (awp/afp) - Les prix du maïs, du blé et du soja ont poursuivi leur progression cette semaine à Chicago, les conditions météorologiques ravivant les inquiétudes quant à la qualité des cultures.

Ce mouvement à la hausse "a débuté en fin de semaine dernière, après la très forte réaction des marchés au rapport du ministère de l'Agriculture (USDA) sur les surfaces dédiées à chaque culture", rappelle Bill Nelson de Doane Advisory Services.

Les Américains n'ont jamais semé autant de soja que cette année aux Etats-Unis, mais le marché s'attendait à ce que la progression soit encore plus marquée. Les agriculteurs n'ont parallèlement jamais aussi peu semé de blé depuis que l'USDA a commencé à relever ces informations, en 1919.

Résultat: "les cours du blé et du soja ont bondi, entraînant avec eux ceux du maïs", souligne Bill Nelson.

Les prix ont ensuite poursuivi leur progression au gré des nouvelles prévisions météorologiques.

"Le niveau des précipitations dans la partie de zones agricoles principalement dédiées au blé, dans les Dakotas du Nord et du Sud, dans le Montana, et de l'autre côté de la frontière au Canada, est plus faible qu'attendu et les météorologues continuent d'anticiper des températures supérieures et des précipitations inférieures aux normales saisonnières", souligne Bill Nelson.

Cela affecte la qualité du blé de printemps principalement cultivé dans ces zones: l'USDA considère désormais que seulement 37% de cette céréale peut être considéré comme bon à excellent, contre 72% sur la même période l'an dernier.

Cela a fait bondir les cours du blé de printemps échangé à Minneapolis, qui a dépassé les 8 dollars le boisseau en début de semaine.

"Même si les réserves de blé au niveau mondial sont à un niveau record, le blé de printemps nourrit la progression du blé d'hiver" coté à Chicago, remarque Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

- Réserves record de soja -

"Ce même schéma d'un temps sec et chaud se reproduit dans la partie ouest des principales zones de production du maïs et du soja, en particulier dans l'Iowa, dans le Minnesota, et dans certaines parties du Nebraska", relève Bill Nelson.

Dans le même temps, dans des Etats plus à l'est comme Indiana et l'Ohio, "les récoltes ont été touchées il y a quelques semaines par des pluies abondantes, voire trop importantes, et cela commence à se voir dans la qualité des cultures", ajoute-t-il.

Aussi, "même si des réserves record de soja sont disponibles en Amérique du Sud et qu'on s'attend à une récolte record aux Etats-Unis", les conditions météorologiques ont "fait grimper les prix (de l'oléagineux) d'environ 10% en moins de deux semaines", remarque Dewey Strickler.

Tout en continuant à surveiller de près la météo, les investisseurs devraient se pencher la semaine prochaine sur le rapport mensuel de l'USDA sur l'état de l'offre et de la demande des produits agricoles dans le monde, dit Wasde, attendu le 12 juillet.

"Ce sera la première estimation du gouvernement basée sur des visites d'experts dans les champs de blé et après les nouveaux chiffres sur les surfaces", souligne Bill Nelson.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, évoluait vendredi en cours de séance à 4,0725 dollars contre 3,9200 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de blé pour septembre, contrat le plus actif, s'échangeait à 5,4225 dollars contre 5,2600 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 10,1225 dollars, contre 9,5475 dollars précédemment.

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