ajoute cours de clôture et évolution

CHICAGO (awp/afp) - Les cours du blé, du soja et surtout du maïs ont lourdement chuté cette semaine sur le marché de Chicago, le retour de prévisions météo favorables laissant attendre de bonnes récoltes, un facteur aggravé vendredi par le rebond du dollar.

"Depuis début mai, les investisseurs pariant à la hausse des cours s'en étaient donné à coeur joie en anticipant des problèmes liés au phénomène de La Nina en juin ou juillet, (...) mais avec des pousses [de maïs] à 75% en bon ou excellent état depuis trois semaines, cela devient difficile à justifier", commentait Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors, dans une note hebdomadaire.

"En outre on table sur des températures plus fraîches et des pluies éparses dans les 10 jours qui viennent", après une canicule qui avait fait craindre pour la maturation des épis, a-t-il ajouté.

Chez Doane Advisory Services, Bill Nelson a souligné l'importance de la météo pour les cours en saison estivale.

Or des pluies sont tombées la semaine dernière dans une large région de l'Iowa au sud-est de la région agricole centrale des Etats-Unis, et d'autres sont attendues ce week-end et la semaine prochaine dans celles qui y ont échappé la semaine denrière, a dit M. Nelson.

Comme le maïs, les pousses de blé de printemps et de soja sont aussi "largement en meilleur état qu'à l'habitude" à cette période de l'année, cela laisse attendre de bons rendements, a précisé M. Nelson.

Enfin, vendredi la progression du dollar, en particulier face à l'euro, a porté un coup supplémentaire aux cours en pénalisant les exportateurs.

Plus généralement, le choc provoqué vendredi par le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne a poussé les investisseurs à "fuir le risque et vendre les matières premières pour acheter de l'or, du dollar et des bons du Trésor".

- "Occasion d'achat" -

Pour autant, "nous n'allons pas paniquer pour cela", soulignaient les analystes de la maison de courtage Allendale. "On pourrait même lancer l'idée que cela pourrait être une formidable occasion d'acheter avant que les cours remontent en juillet", ajoutaient-il.

M. Nelson estimait quant à lui que le potentiel de baisse risquait d'être limité par les manques à gagner des récoltes de maïs et de soja en Amérique du Sud, où la météo atypique des derniers mois a fait des ravages.

"Rien n'a changé en Amérique du Sud, il se peut toujours que les Etats-Unis doivent fournir des acheteurs" à court d'offre brésilienne et argentine, a-t-il dit.

Enfin les analystes d'Allendale notaient que la récolte de maïs n'était pas encore à l'abri de tout danger. "Nous sommes toujours devant la période clé de la pollinisation, et les prévisionnistes annoncent toujours des problèmes (de sécheresse) d'ici à la mi-juillet", faisaient-ils valoir, jugeant le marché "sous-évalué".

La semaine prochaine les investisseurs suivront de près, jeudi, les chiffres actualisés du ministère de l'Agriculture sur les surfaces plantées, toujours susceptibles de créer la surprise.

Des estimations citées par Allendale laissent prévoir que les agriculteurs ont planté plus de maïs que l'an dernier, mais moins qu'estimé en mars, et plus de soja qu'estimé et que l'an dernier. Ils auraient en revanche planté moins de blé qu'en 2015, mais un peu plus qu'on ne le pensait il y a trois mois.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, devenu le contrat le plus actif, a fini la séance vendredi à 3,9425 dollars contre 4,4875 dollars en fin de semaine dernière, soit une dégringolade de 12,14%.

Le boisseau de blé pour septembre, lui aussi le plus actif, valait 4,6500 dollars, contre 4,9475 dollars auparavant, une chute de 6,01%.

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, a baissé de 6,07% pour finir la semaine à 10,7850 dollars contre 11,4825 dollars précédemment.

chr/jdy/LyS