CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs et, surtout, du soja ont monté cette semaine à Chicago alors que les prix du blé ont baissé, les marchés agricoles américains étant partagés entre une demande solide et les effets défavorables de la force du dollar.

"Le facteur positif pour les trois produits, c'est la demande à l'exportation", a résumé Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

Les derniers chiffres hebdomadaires en date sur les ventes américaines à l'étranger, publiés jeudi par le ministère de l'Agriculture (USDA), ont témoigné du rythme toujours solides des exportations, malgré un petit ralentissement pour le maïs.

Même pour celui-ci, "les exportations restent "une lueur d'espoir (...) car elles dépassent de 75% leur niveau d'il y a un an", a écrit Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Il mettait néanmoins en garde sur un ralentissement prochain car d'autres chiffres hebdomadaires, sur les inspections des cargaisons prêtes à être livrées, laissent craindre un affaissement du niveau réel de la demande.

Reste que "l'USDA va devoir relever ses prévisions sur les exportations le mois prochain", dans son rapport mensuel toujours très surveillé sur l'état de l'offre et de la demande, ont avancé les experts de la maison de courtage Allendale.

Ils estimaient que le ministère pourrait être en mesure de faire de même pour le soja mais ne devrait pas relever ses prévisions pour les exportations de blé, dont les cours américains sont restés en retrait cette semaine.

- Malaise en Malaisie -

De fait, c'est le marché de l'oléagineux "qui entraîne dans son sillage les autres produits agricoles", a estimé M. Strickler, pour qui "les cours du maïs auraient plus de mal à se maintenir sans la solidité du soja."

Les cours du soja "sont soutenus par des inquiétudes sur une réduction de l'huile de palme en Malaisie, la solidité des exportations et des achats spéculatifs", a-t-il énuméré.

Victime de problème météorologiques, la Malaisie a largement été au centre de l'attention cette semaine sur les marchés agricoles, car l'huile de palme et l'huile de soja sont substituables, ce qui pourrait rediriger vers la seconde la demande insatisfaite pour la première.

Ces perturbations internationales au niveau de l'offre venaient ajouter un peu d'animation sur ce plan au moment où les récoltes américaines de soja et de maïs sont sur le point de s'achever sans problème.

Certes, pour le blé, "les semis ont commencé pour les cultures d'hiver et on manque de précipitations dans l'ouest des Etats-Unis", comme l'a remarqué M. Nelson, mais ces préoccupations n'ont pas suffi à relancer les cours de la céréale.

Pour le blé comme les autres denrées américaines, "le principal facteur négatif, c'est la force du dollar qui rend plus coûteux les produits venus des Etats-Unis", a-t-il expliqué.

Le billet vert a continué cette semaine à évoluer à des niveaux élevés, touchant notamment des plus hauts depuis le printemps face à l'euro, car les cambistes croient de plus en plus à une hausse des taux par la Réserve fédérale (Fed) en décembre.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus échangé, s'échangeait vendredi à 3,5725 dollars contre 3,5250 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de blé pour décembre, lui aussi le plus actif, s'échangeait à 4,1075 dollars, contre 4,1450 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour janvier, là encore le plus échangé, coûtait 10,2600 dollars contre 9,9225 dollars précédemment.

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