PAGESJAUNES : Réponses aux questions écrites de Pierre-Henri Leroy, actionnaire individuel, à Solocal Group

Le site phare Pages Jaunes semble marqué par les doublons.

A la recherche d'un Plombier dans le 2e arrondissement de Paris le site Pages Jaunes, interrogé sur écran le 7 juin 2017, renvoie 20 adresses dont douze doublons soit seulement huit plombiers différents. La même recherche sur Google produit vingt adresses différentes et aucun doublon apparent.

La même recherche sur téléphone mobile à la même heure sur l'appli Pages Jaunes n'affiche que cinq adresses différentes parmi les 20 premières, soit 75% de doublons. La même recherche sur Google produit 21 adresses différentes et apparemment aucun doublon.

La production excessive de doublons sélectionnés à des fins grossièrement commerciales par Pages Jaunes de déqualifie-t-elle pas le site aux yeux des utilisateurs ?

Réponse de la Société :

L'apparition de doublons dans la liste réponse provient d'un détournement par quelques clients de certaines règles éditoriales historiques dans PagesJaunes.

Historiquement, PagesJaunes a proposé aux professionnels d'être trouvés à la fois par leur raison sociale, leur marque commercialisée, installée, distribuée - 5 au maximum - ou leur activité professionnelle. Certains professionnels en particulier dans le monde du dépannage et en Ile de France utilisent cette possibilité et ont ainsi multiplié leurs présences dans les réponses de PagesJaunes.

Il est évident que ces pratiques sont préjudiciables au service des utilisateurs. PagesJaunes a mis en place des actions pour corriger cette solution, qui se sont accélérées depuis le 1er Février 2017.

A partir de cette date, et pour les nouvelles mises en ligne, chaque professionnel du dépannage sur la région Ile-de-France ne peut se classer qu'à sa raison sociale et seulement à sa raison sociale. Les marques qu'il distribue peuvent être indiquées gratuitement dans sa fiche détaillée et sont indexées.

La même recherche sur mobile conduit aux mêmes résultats. Toutefois l'affichage est différent car le mobile privilégie davantage la proximité géographique, ce qui favorisait les doublons dans l'approche historique.

Les actions engagées par PagesJaunes visent à réduire le nombre de réponses sur PagesJaunes et offrir ainsi une meilleure lisibilité à l'utilisateur.

Toutefois toutes les publications commandées avant le 1er février 2017 qui étaient déjà en ligne demeureront inchangées pendant un an. Aussi, nous estimons que c'est au premier trimestre 2018 que la situation sera apurée.

Les lignes de distribution verticales « Commerce » et « Services » qui étaient déjà à la peine en 2015 semblent creuser leur retard en 2016. Selon le document de référence (pages 23 et 25) elles cumulent en 2016 à la fois les plus importants reculs sur l' « imprimé » (-34,5%, et -32,6%), la plus mauvaise croissance sur le Local Search, avec une croissance négative (-4,7%, et -1,5%) et la plus mauvaise croissance sur le marketing digital (+0,2%, +3,9%). Sur ces deux verticales, les chiffres exprimés en pourcentage semblent montrer un véritable « décrochage » et, lorsqu'ils sont exprimés en valeur absolue, un véritable plongeon.

• Quelle est l'explication de cette difficulté chronique de ces deux verticales ?

• Quel est le plan d'action adopté pour lutter contre ce décrochage ?

• Quand a-t-il été mis en œuvre ?

Réponse de la Société :

Commerce et Services sont les 2 verticales les plus concurrentielles avec toutefois des profils de concurrence assez différents.

Dans les services, SoLocal est confronté à 2 concurrents très fortement présents depuis une dizaine d'années : Axel Springer représenté par SeLoger et La Centrale d'une part, et Le Bon Coin / Schibsted d'autre part. C'est en analysant les causes du succès de ces 2 concurrents que SoLocal s'est engagé en 2014 dans la verticalisation de ses activités opérationnelles, pour que nos équipes soient au plus près des besoins de nos clients. En outre, dans les services s'opèrent des concentrations de réseau importantes, où la décision se centralise, ce qui réduit souvent l'ARPA par établissement.

Dans le commerce, la situation est un peu différente : de nombreux concurrents sont apparus au cours des dernières années, mais ils ont presque tous connu de grosses difficultés à pénétrer le marché français du conseil en communication aux commerces locaux: ce fut le cas de Groupon, Yelp, Qype, Ventes Privées, … ainsi que de nombreuses start-ups. Leur agressivité commerciale a un impact très lourd sur les prix et notre rentabilité. En outre, le commerce connait depuis quelques années une accélération des faillites.

La réorganisation de Solocal mise en place en 2015 vise à nous rendre plus compétitif sur toutes verticales et à dynamiser notre croissance Internet. En parallèle, nous avons formé nos équipes, revu nos processus, redéfini des offres spécifiques par verticale et retravaillé PagesJaunes pour apporter des solutions verticalisées, ce que nous avons fait par exemple sur les restaurants, avec une Réservation en Ligne et le management des Avis mieux intégrée dans le parcours.

Nous avons également lancé cette année l'offre de Presence Management sur mobile plus particulièrement destinée à ces clients pour leur permettre d'être présent sur l'ensemble du Web. Nous avons lancé des offres complémentaires aux offres PagesJaunes et plus particulièrement autour des Adwords ou de produits Facebook. Enfin, pour améliorer le Parc clients, une cellule de Rétention pour 20.000 petits comptes a été créée à Bordeaux.

Les experts prédisent avec l'arrivée des Chatbots (robots conversationnels), une transformation profonde de la manière de chercher et d'obtenir de l'information sur Internet. Ces robots conversationnels sont de nature à renforcer encore un peu plus les positions fortes des Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft…

• Pourquoi Solocal, numéro un européen de la recherche d'information locale, ne propose aucun commentaire ni aucun projet dans cette matière stratégique ?

• Cela représente-t-il une opportunité ou une menace pour SoLocal Group ?- Comment notre groupe se prépare t-il à cette rupture technologique qui va fortement impacter ses activités ?

• La ligne de business « Local search » serait-elle appelée à vivre la même décroissance que le papier et le vocal ?

Réponse de la Société :

Le marché du « search local » ne connaitra pas la même évolution que celle des annuaires imprimés ou du vocal : son usage n'est pas en décroissance. Le mobile et les objets connectés sont en forte croissance et vont induire une forte évolution des modalités d'usage.

Les chatbots sont une première évolution vers de nouveaux modes interactifs, notamment vocaux, et l'usage de plus en plus large de l'intelligence artificielle. Ceci représente naturellement une opportunité majeure de développement pour SoLocal,

Nous pensons que ces nouveaux usages permettront à Solocal d'élargir la diffusion de l'information locale digitale des professionnels, de manière plus personnalisée, au-delà des smartphones, via les voitures ou les objets connectés. Dans tous ses usages, la nécessité de disposer d'informations digitales riches et actualisées sur les professionnels renforcera notre position stratégique.

Solocal peut s'appuyer sur les partenariats uniques construits avec tous les GAFAM. Solocal a lancé avec ces grands acteurs toute une série d'initiatives afin de rester précurseur dans les nouveaux usages de recherche locale, s'appuyant sur la richesse des

data de Solocal et les capacités des GAFAM à proposer des infrastructures techniques, des services d'intelligence artificielle, et des nouveaux équipements domestiques susceptibles de faire évoluer la recherche sur Internet.

Le document de référence 2016 indique dans la rubrique Recherche et Développement page 88 « À la pointe dans son secteur, SoLocal Group développe une activité de recherche et d'innovation performante grâce à ses équipes et à de nombreux partenariats. Cette activité de recherche et d'innovation est exposée aux chapitres 5.2 et 6.1 ». Or, les présentations de l'activité aux chapitres 5.2 et 6.1 sont des discours marketing.

• Comment Solocal mesure-t-elle l'activité de recherche de la société ?

• Quel est le nombre de brevets demandés/obtenus en 2014, 2015 et 2016 ?

• Combien de chercheurs le groupe emploie-t-il ?

• Quels sont les partenariats en cours avec des laboratoires de recherche publics ou privés ?

• Quel montant de Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) a pu être déduit en 2016 et à quoi a-t-il servi ?

Réponse de la Société :

SoLocal investit cette année environ 60m€ dans ses plateformes technologiques et ses infrastructures techniques. Elle dispose d'équipes techniques très larges, entre 400 et 500 personnes, selon les périodes de l'année.

Cet investissement peut se décomposer en 3 tiers : 1/3 pour nos propres media et notre plateforme de presence management, 1/3 pour nos plateformes de création de contenus, de sites web en particulier, et 1/3 pour notre infrastructure informatique. Ce dernier tiers est attendu en baisse dans les années qui viennent, notre infrastructure ayant été récemment totalement rebâtie.

A notre grand regret, le numérique n'est pas favorisé par le crédit impôt recherche qui s'appuie sur des définitions de la recherche du siècle dernier pour définir les dépenses éligibles. C'est une aberration contre laquelle le Groupe s'est maintes fois mobilisé.

Notre activité est par ailleurs très peu protégeable par des brevets en Europe et nous avons déposé très peu de brevets, uniquement autour du développement de nos plateformes de création de contenu et de presence management. Nous avons quelques partenariats universitaires à Lyon et à Bordeaux sur le développement des algorithmes d'itinéraires basés sur les compressions hiérarchiques ».

Enfin, l'utilisation du CICE 2016 a porté sur la formation dans le cadre de la digitalisation des activités du Groupe et sur le développement de nouveaux produits particulièrement autour du Marketing Digital. Le Montant de CICE déduit par le groupe en 2016 s'élève à 3,078M€.