Le match entre la direction de Solocal et certains actionnaires opposés au plan de restructuration vient d'entrer sur un nouveau terrain : celui des experts. En effet, Benjamin Jayet, qui revendique le titre de premier actionnaire de Solocal avec 7% du capital, vient de rendre public le rapport du cabinet Détroyat Associés qu'il a mandaté suite à une rencontre avec les créanciers de Solocal.

Selon ce rapport, le plan soutenu par les créanciers et qui sera soumis au vote des actionnaires le 15 décembre, "permet (aux créanciers) d'augmenter la valeur de leur portefeuille d'actifs par rapport à la valeur nominal de leur créance. Il ne comporte donc aucun abandon de créance". Précisément, le rapport chiffre à 62 millions d'euros la revalorisation du portefeuille d'actifs des créanciers "alors même que la valeur de marché de leur dette actuelle est décotée de 40% à 50%"

Le camp Jayet contredit ainsi l'affirmation de Solocal selon laquelle la restructuration proposée comprend bien deux augmentations de capital, dont une par abandon de créances.

Parallèlement, et comme l'on pouvait s'y attendre, le rapport confirme que le plan tel que Benjamin Jayet le propose, en déposant des résolutions qu'il espère voir voter à l'AG, "ne ferait baisser la valorisation du portefeuille d'actifs des créanciers que de 113 millions d'euros, par rapport à la valeur nominale de la dette." Depuis de nombreuses semaines, le premier actionnaire de Solocal assure que ses propositions entraineraient un léger manque à gagner pour les créanciers sans pour autant leur demander un grand effort.

Le rapport Détroyat, qui se fonde sur la valeur d'entreprise post-restructuration retenue dans le rapport Kling rendu public par le management, soit 1,48 milliard d'euros. Ce dernier avait conclu que "les conditions retenues pour les différentes émissions nous paraissent équitables d'un point de vue financier pour les actionnaires dès lors qu'elles sont de nature à assurer la continuité de l'entreprise".

De plus, il expliquait que "cette situation visant à accorder ces conditions aux créanciers trouve son fondement dans le fait que les créanciers peuvent se prévaloir d'un rang de priorité vis-à-vis des détenteurs du capital et qu'il n'existe pas à ce jour d'alternative crédible pour sortir la société de l'impasse financière dans laquelle elle se trouve."