Arnaud Marion est entré dans le dossier Solocal à la demande de l'association RegroupementPPLocal. Auréolé de son succès chez le volailler Doux, qu'il a sauvé de la faillite, ce spécialiste de la restructuration d'entreprise a été proposé comme administrateur par ces actionnaires individuels lorsqu'ils menaient la fronde contre la première version du plan de restructuration de Solocal. Ils sont arrivés à leur fin puisque le projet a été rejeté en Assemblée générale le 19 octobre et Arnaud Marion a fait partie des trois administrateurs nommés à cette occasion.

Aujourd'hui, dans un entretien à AOF, Arnaud Marion défend le nouveau plan qu'il a contribué à renégocier. "Je soutiens sans réserve ce projet que nous avons rediscuté avec Alexandre Loussert, président de RegroupementPPLocal, et Jacques-Henri David. Il n'y a pas d'autre alternative, il n'y aura pas de troisième assemblée générale ni de nouvelle négociation si ce projet est à nouveau rejeté. Voter contre le plan, c'est voter pour le redressement judiciaire et donc contre les salariés et la société", assure-t-il.

Arnaud Marion, petit actionnaire de Solocal avec 10 000 titres sur les plus de 38 millions en circulation, se retrouve ainsi sur la ligne de Jean-Pierre Rémy, directeur général de Solocal, qui a mis en garde il y a quelques jours sur le risque que la société se retrouve en redressement judiciaire en cas de rejet du plan. Marion juge cette procédure inéluctable dans ces conditions.

Le nouvel administrateur de Solocal voit au moins trois raisons qui devraient justifier de soutenir le nouveau plan de restructuration financière. D'abord, il ne donne pas le contrôle aux créanciers si l'augmentation de capital n'était pas souscrite intégralement. Ensuite, "le plan est beaucoup plus équitable car il redonne de la valeur aux actionnaires". Enfin, pointe Arnaud Marion, "nous avons obtenu la suppression de la pénalité de remboursement de 1% qui existait dans le précédent projet".

Pour lui, tout le monde, y compris les créanciers, a "pris conscience que l'entreprise doit être sauvée" et que son désendettement est indispensable pour y parvenir. A quelques jours de l'Assemblée générale, Arnaud Marion se veut tout de même confiant et estime qu'il "n'est pas trop tard pour convaincre" les opposants au plan que sont Benjamin Jayet et l'association Solocal Ensemble.