L'Agefi réalise chaque mois une enquête sur les prévisions des gérants pour les principales classes d'actifs. La dernière enquête sur les actions a été réalisée du 18 avril au 4 mai auprès de 19 établissements financiers.

PARIS (Agefi-Dow Jones)--La récente remontée du dollar, en particulier face à l'euro, a redonné de l'espoir aux investisseurs, alors que la force de l'euro au premier trimestre a fortement marqué les comptes des sociétés cotées européennes, dont plus de la moitié ont publié leurs résultats à ce jour.

Ce sentiment se retrouve dans les prévisions des participants au Panel Actions de L'Agefi. Plusieurs ont en effet relevé leurs anticipations, que ce soit pour le CAC 40 ou l'Euro Stoxx 50. Parmi les réévaluations les plus marquantes pour l'indice parisien, citons CM-CIC AM, qui hausse sa prévision à six mois de 334 points (à 5.731), State Street Global Advisors de 390 points (à 5.600), ou encore Swiss Life AM (de 305 points à 5.630).

En moyenne, ils anticipent un CAC 40 à 5.656 points dans six mois, contre 5.548 en avril, et un indice européen à 3.724 points à la même échéance, contre 3.654 un mois plus tôt. La tendance est identique pour leurs prévisions à 12 mois. Le pire semble donc passé concernant les changes -- à l'instar de JPMorgan Cazenove qui anticipe un effet inverse au deuxième semestre.

En avril en effet, l'euro est retombé à son plus bas niveau depuis quatre mois contre le dollar, le billet vert étant soutenu notamment par les anticipations d'une poursuite de la hausse des taux d'intérêt par la Fed. La baisse de la monnaie unique a contribué à faire monter les actions de la zone de 4,4% en avril, faisant mieux que Wall Street pour le deuxième mois consécutif.

Mais entre janvier et mars, la valeur moyenne de l'euro contre le dollar a été supérieure de 14% à la même période en 2017 et la monnaie unique a atteint un record de plus de trois ans en février face au billet vert. Les sociétés européennes ont subi d'importants effets négatifs de change (également dans d'autres devises que le dollar) et certaines ont de ce fait dégradé leurs anticipations pour 2018.

Bayer a par exemple indiqué que son chiffre d'affaires pourrait perdre jusqu'à 5% en 2018 pour cette raison. Solvay impute ses résultats décevants à un effet de 8% sur ses comptes trimestriels. Sanofi estime que le change pèserait de 7% sur son bénéfice net par action cette année en appliquant les taux moyens d'avril. Les grands exportateurs, comme les constructeurs automobiles, sont particulièrement concernés : Renault et PSA ont respectivement publié un effet change négatif de 5,2% et de 2,8% sur leurs revenus. Daimler s'attend à un effet supérieur au milliard d'euros cette année.

-Antoine Landrot, L'Agefi. ed: ECH

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Retrouvez les prévisions complètes du panel de L'Agefi :

http://www.agefi-quotidien.fr/edition/91003/8

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